Explorez l’histoire de l’immigration au Canada grâce à six Lieux passeport!

Depuis des siècles, le vaste paysage canadien sert de terre d’accueil aux immigrants de tous les coins du globe. Les immigrants contribuent depuis toujours à l’identité de notre pays de bien des façons, par leur langue, leurs habitudes gastronomiques, leur art et leurs pratiques de construction uniques. Les sites patrimoniaux que l’on retrouve d’un océan à l’autre au Canada sont des témoins durables de ces immigrants déterminés et débrouillards qui ont quitté leur terre natale pour s’aventurer jusque dans les coins les plus reculés de notre pays, côtoyant de nombreuses communautés autochtones alors qu’ils s’établissaient. De nos jours, ces sites typiquement canadiens représentent l’héritage des colons et le témoignage vivant des expériences de vie variées qui ont influencé les coutumes et la culture locales. Chacun des six sites patrimoniaux suivants a une histoire particulière à raconter.

 

Newman Wine Vaults – St. John’s, Terre-Neuve-et-Labrador

La maison de commerce Newman and Company était en activité à Terre-Neuve entre le milieu des années 1500 et le début des années 1900. Même si elle s’occupait principalement du commerce du poisson salé, elle pratiquait également le commerce du vin. Selon la croyance populaire, un navire de Newman transportant le vin depuis Oporto au Portugal en direction de Londres s’est éloigné de son parcours à l’automne 1679 alors qu’il tentait d’échapper à des pirates et aux mauvaises conditions météorologiques. Le capitaine décida de chercher refuge à St. John’s où le navire et sa cargaison passèrent l’hiver. Lorsque le navire retourna à Londres le printemps suivant, la société eut tôt fait de réaliser que le vin avait un meilleur goût. C’est grâce à ce détour involontaire (mais profitable) qu’on entreprit de laisser vieillir le porto de Newman à Terre-Neuve. C’est ainsi que le vin portugais venait d’immigrer au Canada! Construites au début du dix-neuvième siècle, les caves à vin de Newman font partie des structures les plus anciennes à St. John’s et sont les seules caves à vin historiques intactes qui existent encore à Terre-Neuve et Labrador. Ces caves ont été utilisées jusqu’en 1966. La Heritage Foundation of Newfoundland and Labrador les a désigné structure patrimoniale en 1997. On y trouve maintenant un musée consacré à l’histoire du commerce des spiritueux à Terre-Neuve.

Cave en pierre avec des barils de vin. Newman Wine Vaults, St. John’s.


Aux Trois Couvents – Château Richer, Québec

Situé dans la municipalité régionale de Côte-de-Beaupré, Aux Trois Couvents est un centre d’interprétation et de découverte culturelle consacré à l’histoire et à l’identité culturelle de la région. Un des premiers établissements de l’Amérique du Nord francophone, Aux Trois Couvents repose sur un site archéologique que deux anciens couvents ont déjà occupé en 1694 et en 1830. Le premier et le deuxième couvents servaient d’école aux filles sous la férule des religieuses de la congrégation Notre-Dame de Montréal. Le troisième couvent de 1907 et une classe de 1912 reconstruite ont été préservés sur le site. La dernière version a permis d’enseigner des classes mixtes jusqu’en 1972, lorsqu’on cessa d’utiliser l’endroit comme une école. Aux Trois Couvents vise à faire connaître la culture de la région depuis le dix-septième siècle jusqu’à nos jours en organisant des expositions permanentes et temporaires, des activités culturelles publiques ainsi que des ateliers éducatifs.

Le troisième couvent construit en 1907 à Château Richer.


Musée Bytown – Ottawa, Ontario

En plein cœur de la capitale canadienne, le plus ancien édifice en pierres de la ville est un endroit où l’on peut apprendre à connaître le passé d’Ottawa. Avant qu’on ne lui donne le nom d’Ottawa et qu’elle ne devienne la capitale de notre pays, Bytown était un important poste de commerce du bois. Le Musée Bytown raconte l’histoire d’Ottawa, depuis son violent passé de bûcherons jusqu’à ce que la Reine Victoria en fasse la capitale du pays en 1857, et même après. Le musée se trouve près du canal Rideau, un site du patrimoine mondial de l’UNESCO. Le canal marquait la limite entre la Haute-Ville (ouest) et la Basse-Ville (est). Les colons français et irlandais ont œuvré lors de la difficile construction du canal Rideau pour éventuellement s’établir dans la Basse-Ville marécageuse où les premiers bidonvilles français et irlandais se sont développés. Les riches et influents gouverneurs anglais et écossais habitaient la Haute-Ville et y ont construit certaines des maisons de pierres les plus iconiques de la ville. Étant situé à proximité de la colline parlementaire et du Fairmont Château Laurier, le Musée Bytown occupe une place privilégiée parmi les édifices les plus pittoresques d’Ottawa. Grâce à sa collection qui compte plus de 7 000 artéfacts, le musée porte le témoignage des premiers habitants tenaces et travailleurs de la ville.

Le Musée Bytown sur le canal Rideau à Ottawa.


Maison semi-enterrée des Doukhobors – Blaine Lake, Saskatchewan

En 1899, les Doukhobors de Russie (chrétiens non orthodoxes) se sont établis dans l’Ouest canadien pour fuir leur pays en raison de la persécution religieuse. Une des colonies qu’ils ont fondées se trouvait environ à huit kilomètres au sud-est de la municipalité de Blaine Lake en Saskatchewan. Pour se protéger de l’hiver difficile et pour accéder à l’eau douce d’une source située à proximité, ces premiers colons ont creusé le ravin de la rivière Saskatchewan Nord pour y construire des abris temporaires ressemblant aux maisons qu’on retrouve dans le Caucase. Dès 1904, les Doukhobors construisirent des maisons en rondins permanentes et établirent un village. Le site représente un rare vestige d’une architecture vernaculaire qui a su profiter des matériaux de construction trouvés sur place. Il s’agit également de l’unique exemple connu et conservé de cette forme d’abri temporaire au Canada. Le site témoigne de la débrouillardise et de la détermination de ces premiers colonisateurs des Prairies. Il nous offre également un aperçu de la vie des immigrants dans l’Ouest canadien à la fin du dix-neuvième siècle et au début du vingtième siècle. La maison semi-enterrée des Doukhobors est un lieu historique depuis 2008 en raison de sa combinaison unique d’éléments patrimoniaux bâtis et naturels. On estime aujourd’hui le nombre de descendants des Doukhobor environ à 30 000 au Canada.

Grande roche peinte située à l’entrée du site semi-enterré représentant des femmes Doukhobors.


Le château Craigdarroch – Victoria, Colombie-Britannique

Grâce à son intérieur imposant et luxueux, Craigdarroch est une maison seigneuriale construite entre 1887 et 1890 par l’industriel Robert Dunsmuir et son épouse Joan. Dunsmuir était un immigrant écossais qui est devenu le premier à s’enrichir dans l’Ouest canadien grâce au charbon. Construit sur le sommet de la plus haute colline à proximité du centre-ville de Victoria, cet édifice est un exemple de château de type « Bonanza », ces maisons massives construites pour les riches entrepreneurs à l’ère industrielle. Le château fut désigné lieu historique national en 1992. Il représente un exemple marquant du style de la baronnie écossaise qui était le style architectural le plus populaire en Écosse au milieu des années 1800. Inspiré par l’ancienne architecture écossaise du seizième et du dix-septième siècles, ce style témoigne d’un âge où l’étalage ostentatoire de la richesse était la norme. Ce bâtiment regroupe une combinaison unique de matériaux, de couleurs et de détails de sources locales et importées. Parmi les matériaux alors jamais vus utilisés pour sa construction, mentionnons le grès, le granite et le fer forgé de la Colombie-Britannique; le marbre et l’ardoise de l’Italie et du Vermont, les carreaux de terre cuite de Californie ainsi que les panneaux de bois importés de Chicago. Le château Craigdarroch se trouve à distance de marche du centre-ville de Victoria et renferme des artéfacts uniques de l’époque victorienne, une superbe collection de vitraux et de nombreuses boiseries aux multiples détails.

Le château Craigdarroch à Victoria.


Musée de la vieille église en rodins – Whitehorse, Yukon

Un des édifices les plus anciens à Whitehorse, le Musée de la vieille église en rondins est une église anglicane construite en 1900. Ce musée fut construit après que William Bompas, le premier évêque anglican du Yukon, réalisa qu’il n’existait aucun lieu de culte dans la nouvelle ville frontalière prospère de White Horse. Au cours des années, l’édifice en rondins a servi de lieu de culte ainsi que de lieu de rassemblement pour la communauté. La vieille église en rondins est devenu un musée en 1962 et on lui attribua le titre de lieu historique national en 2014. Le musée renferme des pièces et des expositions interactives qui racontent l’histoire des premiers missionnaires, des explorateurs, des baleiniers et des Premières Nations du Yukon. Il s’agit également d’un endroit où l’on peut apprendre à connaître l’apport important des femmes anglicanes dans le territoire, les premiers contacts entre les Européens et les Premières Nations du Yukon, la ruée vers l’or du Klondike qui a attiré des milliers de prospecteurs de tous les pays ainsi que l’autoroute de l’Alaska.

Le Musée de la vieille église en rondins à Whitehorse.


 

Tous les lieux historiques mentionnés ci-dessus font partie de notre programme de Lieux passeport. Ce programme offre aux membres de la Fiducie nationale du Canada l’accès gratuit à ces magnifiques lieux ainsi qu’à plus de 1 000 destinations historiques de National Trust à l’étranger. Abonnez-vous dès aujourd’hui!