La Maison Louis-Hippolyte LaFontaine
Pourquoi c’est important :
Ce manoir géorgien de trois étages situé dans un secteur prisé sous le boulevard René-Lévesque a été construit entre 1844 et 1846 sur des plans de l’architecte John Ostell. Il est un des rares survivants parmi les manoirs néo-Renaissance en pierre calcaire grise de l’arrondissement Ville-Marie de Montréal. L’immeuble resté à l’abandon pendant des décennies appartient maintenant à un consortium de promoteurs immobiliers (dirigé par Robert Landau) qui y voit un potentiel commercial.
Louis-Hippolyte La Fontaine, un des grands acteurs dans le combat pour le gouvernement responsable au Canada, a été premier ministre du Canada-Uni dans les années 1840, quand Montréal était la capitale. Il a vécu dans la résidence pendant 15 ans, jusqu’à sa mort en 1864.
Au 19e siècle, l’imposante demeure a résisté aux assauts de manifestants enragés qui l’avaient prise d’assaut après avoir mis le feu au parlement. Ils réagissaient au projet de loi controversé de La Fontaine visant à dédommager les victimes de la Rébellion de 1837-1838 (le Bill des pertes de la rébellion de 1849).
Il y a 20 ans, des promoteurs immobiliers voulaient raser la maison, comme ils avaient rasé le reste du quartier de demeures victoriennes en pierres grises. Héritage Montréal a sauvé la mise en convainquant la Ville de désigner l’immeuble comme monument historique en vertu de la Loi sur les biens culturels de 1986.
La menace :
En 2005, Héritage Montréal demande au ministre de l’Environnement fédéral d’intervenir en faveur de la maison, mais en vain. La Fédération des sociétés d’histoire du Québec, qui représente 200 organisations vouées au patrimoine, milite aussi auprès du ministre québécois responsable du patrimoine et de Parcs Canada pour qu’ils collaborent avec la Ville à l’appui d’un projet de réhabilitation du lieu.
Les défenseurs du patrimoine à Montréal et au-delà souhaitent que l’immeuble soit préservé en souvenir d’un des personnages politiques les plus importants du 19e siècle – non pas comme un musée figé dans les années 1840, mais comme un centre de ressources accessible au public.
Pour le moment, la maison reste à l’abandon, marquée de graffitis, les fenêtres condamnées, son balcon délabré, entourée d’un terrain de stationnement.
Lieu : Montréal, QC
Palmarès des 10 sites les plus menacés : 2007
Situation actuelle : Sauvé