Stephanie Clovechok — Plus authentique : le rôle du tourisme dans le changement

Pendant que la pandémie de la COVID-19 chamboule l’industrie mondiale du tourisme, bon nombre de personnes font preuve d’innovation afin de créer un avenir plus durable pour les générations futures; Stephanie Clovechok en fait partie.

En raison de son expérience en tant qu’entrepreneure dans l’industrie du tourisme et de la santé et du bien-être et de ses fonctions actuelles de vice-présidente et directrice de l’innovation des destinations à Tourism Saskatoon, Stephanie Clovechok a toujours adopté une approche holistique pour changer les choses. Elle est maintenant à la pointe de la réflexion sur la façon dont l’industrie du tourisme peut constituer une force pour faire le bien dans le monde, c’est-à-dire en tirant parti de sa forte influence en tant qu’actrice pour la construction de communautés qui prônent la régénération, pour la réconciliation et pour la gestion de l’environnement.

Le bien-être des hôtes doit donc être au cœur de l’organisation : « Toutes les décisions doivent être prises en tenant d’abord compte des gens, de l’endroit et de la planète dans son ensemble, affirme Clovechok. Des relations plus saines seront au centre de la recherche de solutions durables », ajoute-t-elle.

Pour ce qui est des sites historiques et des autres catégories de destinations touristiques, on ne pourra plus se contenter de raconter une histoire ou de proposer une expérience intéressante. Par exemple, Clovechok mène un projet pilote visant à créer une entreprise agroalimentaire à vocation sociale qui incitera les visiteurs urbains à adopter des pratiques agricoles régénératrices, tout en contribuant à la sécurité alimentaire des communautés locales. De plus, l’empreinte carbone relative aux activités de l’entreprise sera mesurée, activement réduite et contrebalancée.

Après plus d’une décennie à parler de « tourisme participatif », Clovechok pense qu’il est temps d’encourager la création de liens plus profonds pour que les visiteurs comprennent le rôle qu’ils ont à jouer dans la préservation des sites et des communautés qu’ils visitent. Elle espère qu’il s’agit là d’un des résultats positifs de la crise sanitaire actuelle et de la crise économique qu’elle engendre et que dans un avenir pas si lointain, ce qui attirera les gens, ce sont les rencontres mutuellement bénéfiques entre hôtes et visiteurs qui les transformeront tous.

C’est encore plus vrai pour l’industrie touristique autochtone qui gagne en popularité. Clovechok pense que le tourisme représente un moyen de réconciliation. À la suite de l’appel à l’action no 92 de la Commission de vérité et réconciliation, les exploitants d’entreprises touristiques ont l’obligation de développer des partenariats avec les organismes et les peuples autochtones pour s’assurer que notre culture diversifiée et que nos destinations respectent les valeurs autochtones.

Dans le monde entier, une refonte fondamentale de nombreux secteurs de l’économie, dont celle du tourisme, est en cours. En plaçant le bien-être des personnes et des communautés au-dessus de la croissance du PIB, ce changement de conception fait de la valeur, plutôt que du volume, l’objectif à atteindre. Clovechok participe à une partie de cette réflexion grâce à un projet pilote canadien visant à repenser le domaine de la gestion des destinations, pour qu’il puisse contribuer manifestement à l’atteinte des objectifs de développement durable des Nations unies.

Malgré la fragilité actuelle de l’industrie touristique, pas le choix de s’adapter au nouveau paysage social et économique à la vitesse grand V. Pour Clovechok, c’est le moment idéal pour mettre en place un nouveau modèle plus durable.