L’ancienne gare des chemins de fer Grand Tronc
DERNIER APPEL POUR LA GARE HISTORIQUE
La première gare de Kingston demeure en très mauvais état. Si la négligence actuelle n’est pas corrigée, ce site patrimonial d’importance disparaîtra.
Cet un bon exemple de :
• l’inefficacité de la loi fédérale
• de l’impéritie des municipalités à faire appliquer les normes d’entretien
• de la rareté du financement pour les propriétaires qui demeurent les protecteurs de notre patrimoine national
Bien que l’importance de la gare ait été reconnue par tous les niveaux de gouvernement, les citoyens concernés et les groupes communautaires, aucun consensus n’a pu être dégagé en vue d’une réutilisation adaptée au site. La survie de la gare et de ses locaux a atteint un stade où une d’intervention sous quelque forme que ce soit s’avère cruciale.
Historique :
Inaugurée en 1856, la première gare ferroviaire de Kingston a été, à une époque, l’une des plus belles et des plus achalandées des chemins de fer Grand Tronc, servant de principal point d’arrêt à mi-chemin dans le corridor reliant les deux pôles commerciaux principaux de l’est et de l’ouest canadien, Montréal et Toronto, pour l’expédition et le transport.
Outre la fameuse gare en pierre calcaire ornée d’une toiture à comble brisé, le site comprend quelques bâtiments d’entretien, un édifice du service des postes, son propre château d’eau et une plaque tournante. L’importance de la gare est mise en évidence par l’échelle et le style architectural des principaux édifices, ainsi que par le groupement des divers immeubles de l’exploitation et les multiples fonctions techniques et de maintenance dont le site est responsable.
Tout ce qui subsiste du site est la gare en pierre calcaire et le bâtiment en brique servant au ravitaillement des voyageurs construit en 1895 en remplacement d’un édifice en bois.
La gare de Kingston, aussi connue comme étant la « gare extérieure » reste un élément crucial des activités du Canadien National, lequel a succédé au Grand Tronc en 1923.
Le site reflète également l’importance de Kingston en tant que centre commercial et industriel à part entière. Située à deux miles au nord du centre-ville (afin de contrecarrer la spéculation foncière de l’époque), la gare est devenue le centre d’une nouvelle communauté connue sous le nom de Kingston Junction. Les maisons, magasins, écoles et églises ont proliféré au profit des employés des chemins de fer et de leur famille. Les bâtiments originaux de la gare font partie des quelques structures qui subsistent.
La gare a fermé ses portes en 1974 après qu’une nouvelle station eut ouvert les siennes dans le secteur ouest de la ville. La Clapperton Crystal Company a occupé les lieux entre 1975 et 1983. Trois ans plus tard, la ville de Kingston a désigné les bâtiments en vertu de la Loi sur le patrimoine de l’Ontario pour leur assurer une protection.
Le site est demeuré vacant jusqu’en 1987, quand le Pig & Whistle a rénové l’intérieur des édifices pour y exploiter un restaurant jusqu’en 1992. Le site est à l’abandon depuis. En 1994, le site a été désigné en vertu de la Loi sur la protection des gares ferroviaires patrimoniales du gouvernement fédéral.
Un incendie s’y est déclaré en 1996 alors que la ville poursuivait le CN pour infraction aux normes du bâtiment pour mauvais entretien des lieux. L’amende a été fixée à 5 000 dollars. Ayant outrepassé par deux fois le délai pour procéder à des réparations d’urgence sur l’édifice de 1855, la ville a unilatéralement ordonné que les travaux soient menés à bonne fin et a fait porter au CN la somme additionnelle de 10 000 dollars pour les dépenses qu’elle avait faites.
En 2003, la ville a retenu les services de consultants en préservation du patrimoine (André Scheinman et la McCormick Rankin Corporation) pour élaborer un plan directeur de conservation pour le site. Bien que la pierre calcaire originale ait été jugée « en relativement bon état », les dommages importants qu’avaient subis la toiture, les lucarnes et la plus grande partie du deuxième niveau plaidaient en faveur d’une reconstruction. Les coûts de la restauration ont été estimés à 1,6 million de dollars, au terme d’une proposition visant une « entente de don » selon laquelle le CN cèderait la propriété à la Ville pour la somme d’un dollar, proposition rejetée par le nouveau conseil municipal élu en 2004.
Cette mise en candidature a été présentée par la Frontenac Heritage Foundation de Kingston.
Lieu : Kingston, Ontario
Palmarès des 10 sites les plus menacés : 2008
Situation actuelle : Perdue