Une centrale électrique envisagée comme lieu de rassemblement

La centrale électrique de Rossdale, qui était menacée de démolition, fait maintenant partie intégrante d’un plan de réaménagement du quartier Rossdale à Edmonton. Au cœur de la ville, aux berges de la rivière Saskatchewan Nord, la centrale électrique de Rossdale alimentait la communauté d’Edmonton en pleine croissance depuis le début des années 1930. Le site abrite plusieurs phases importantes de l’histoire : des milliers d’années d’utilisation traditionnelle par les peuples autochtones, la traite des fourrures et d’autres activités liées au Fort Edmonton, l’inauguration de l’Alberta par le premier ministre Wilfred Laurier ainsi que des activités économiques, récréatives et industrielles correspondant au développement de la colonie jusqu’à ce qu’elle forme une ville.

En 1970, la centrale produisait 25 % de l’alimentation électrique de l’Alberta. Aujourd’hui, la centrale à basse pression (comprenant la salle des chaudières, celle des turbines et la chambre des interrupteurs), la station de pompage no 1 et l’édifice administratif de la centrale électrique de Rossdale sont considérés comme des ressources historiques provinciales. Ces bâtiments et la station de pompage n2 font également partie du répertoire patrimonial d’Edmonton. La centrale électrique contribue grandement à l’histoire de la ville et de la province et, on l’espère, continuera d’ajouter des pages au récit d’Edmonton. En revanche, à l’exception de l’édifice administratif, toute la centrale est inoccupée depuis 10 ans. La centrale a été mise hors service en 2009 et dernièrement, les composants mécaniques ont été retirés. Il ne reste que la coque de la centrale à basse pression. En 2013, la centrale a été ajoutée au Palmarès des 10 sites les plus menacés au Canada après les menaces de démolition d’EPCOR Utilities Inc (actuels propriétaires du bâtiment), ce qui a paralysé des efforts de la ville pour investir dans le bâtiment.

La salle des turbines dans la centrale électrique de Rossdale. Crédit photo: Ville d’Edmonton.

Toutefois, l’avenir de la centrale électrique de Rossdale pourrait bien être lumineux! Après l’investissement initial de la ville d’Edmonton pour stabiliser la centrale à basse pression en 2015, la ville a appuyé les efforts visant à repenser le futur de la région. La centrale de Rossdale est au cœur de l’action. La municipalité a organisé des ateliers de visualisation, mené des enquêtes et préparé un plan d’interprétation du patrimoine qui a été approuvé en juillet 2017. Les planificateurs ont saisi le taureau par les cornes et ont préparé un plan d’activités qui a été approuvé par le conseil municipal d’Edmonton le 10 septembre 2019. Le plan était accompagné des instructions des premières étapes pour mettre en œuvre le projet. Ancrés dans les racines de l’endroit, le plan d’interprétation du patrimoine et le plan d’activités constituent la feuille de route d’un projet de réaménagement et de revitalisation réussi.

Bien que les perspectives soient encourageantes, rien n’est gagné. La centrale est entourée d’obstacles, notamment une station opérationnelle de traitement des eaux, une sous-station électrique, le pont de la rivière, un cimetière important pour les Autochtones ainsi que des artères axées sur les voitures. Le plan pour la zone de passage de la rivière définit des objectifs qui mettent l’accent sur la croissance de la communauté, la revitalisation du stade de baseball du quartier, la création d’espaces pour se rassembler, la simplification et l’humanisation des routes et l’activation des rives, surtout pour favoriser la réutilisation adaptative de la centrale. Le plan d’activités reconnaît les défis que la centrale électrique représente : il faudra un examen approfondi, des améliorations physiques, des décisions de gouvernance et du financement. Cependant, une activation ordonnée de la centrale offre des occasions intéressantes à court terme. Une fois que la municipalité sera propriétaire du bâtiment, ce qui est prévu pour l’année prochaine, et que les rénovations stratégiques limitées seront terminées, des activités et des applications temporaires pourront avoir lieu dans le bâtiment ainsi que sur le site avoisinant pendant la planification des opérations et la prise de décisions à plus long terme.

Dernièrement, la centrale à basse pression fut le lieu de rassemblement pour une fête parrainée par EPCOR dans le cadre d’une conférence. Cet événement a concrètement ravivé l’enthousiasme envers les perspectives d’avenir de la centrale pour l’ensemble de la communauté. En devenant propriétaire de la centrale, la municipalité pourra faire en sorte qu’on se serve régulièrement de la centrale à basse pression comme lieu de rassemblement. Des parties de la centrale pourront progressivement assumer de nouvelles fonctions à titre d’espace pour des programmes communautaires, des bureaux, des restaurants, ou encore des salles de spectacle. La municipalité est déterminée à faire de la centrale un espace commun. L’adoption d’une vision d’ouverture concernant ces bâtiments historiques permettra à ces derniers d’évoluer naturellement au fur et à mesure que le terrain environnant, qui risque fortement d’être désigné zone historique, est réinventé.

L’événement de EPCOR organisé dans la centrale électrique de Rossdale en Avril 2019. Crédit photo: EPCOR.

Erik Backstrom, planificateur principal à la Ville d’Edmonton, a souligné que l’intérêt se manifeste à différents niveaux : des personnes intéressées par l’animation de la centrale, des groupes intéressés par l’exploitation de la centrale et des locataires qui cherchent à louer des espaces. Il a reconnu que « l’accent est surtout porté vers : qui peut occuper le bâtiment et comment peut-il évoluer ». Finalement, la municipalité a joué un rôle de premier plan dans la possibilité d’une réutilisation adaptative de la centrale électrique de Rossdale, mettant ainsi le potentiel d’une ressource patrimoniale unique à profit.

La Conférence de la Fiducie Nationale sera à Edmonton du 4 au 6 octobre 2020