Un leader dans la conservation des toponymes autochtones
Membre de la Première Nation de Swan River sur le territoire visé par le Traité no 8, Robert Houle est le conseiller autochtone de la Commission de toponymie du Canada (CTC).
Nommé à ce poste le 1er mars 2022, il siège pour un mandat de deux ans à la CTC qui se compose de ministères fédéraux, provinciaux et territoriaux qui coordonnent leurs efforts pour assurer la gestion uniforme des toponymes.
C’est une passion pour Robert de représenter sa communauté au palier fédéral. « Ma communauté, c’est ma maison, c’est là qu’habitent mon cœur et mon esprit. J’essaie donc de la représenter du mieux que je peux, affirme-t-il. J’honore toujours mes ancêtres et d’où je viens. Tout cela converge vers la définition de notre identité autochtone. » À la conférence virtuelle de la Fiducie nationale de 2020, la coprésidente Terri Suntjens et lui se sont partagé les tâches du comité chargé d’attribuer un nom à leur circonscription.
Beaucoup de toponymes autochtones sont des mots courants, de tous les jours, qui ont des racines historiques profondes dans les cultures régionales. Une partie du mandat de la CTC consiste à remplacer les noms de lieux offensants partout au pays, notamment ceux qui ont été anglicisés ou mal orthographiés, ou qui ont une incidence négative sur les communautés autochtones.
Les pratiques entourant les changements de nom sont souvent controversées, et ce, même si les civilisations n’ont cessé de renommer les objets et les lieux tout au long de l’histoire. La reprise des noms autochtones constitue une étape importante du processus de réconciliation, car elle permet la revitalisation de la langue et des cérémonies, tout en restaurant l’histoire oubliée. « Comme pays, nous pouvons peut-être éliminer certaines choses et raconter une histoire différente afin de ne pas aliéner une grande partie de notre population. » Selon Robert, il importe avant tout que les gens apprennent et comprennent le rôle important joué par les toponymes autochtones depuis toujours au Canada. Sa démarche est motivée en grande partie par la vision d’un Canada plus accueillant et plus inclusif. « Il y a des collines, des montagnes et des rivières qui portent le nom de choses autochtones et chacune véhicule une histoire, une compréhension. Quand nous nous y attarderons un peu plus, nous comprendrons mieux qui nous sommes en tant que nation et comment nous pouvons être un peu plus respectueux les uns envers les autres. »
En plus de son poste à la CTC, Robert est candidat au diplôme de Juris Doctor à l’Université Thompson Rivers à Kamloops, en Colombie-Britannique. Il rêvait depuis toujours de poursuivre des études en droit, ses principales motivations étant ses expériences personnelles et les questions touchant les politiques de gouvernance au sein de sa Nation. En tant qu’autochtone dans le domaine juridique, il se trouvera dans une position complexe sur le plan émotionnel, car il devra adhérer à un système qui, par le passé, a tenté d’effacer son histoire. Une fois qu’il aura obtenu son diplôme, Robert souhaite aider les communautés autochtones à comprendre les rouages du système juridique canadien tout en favorisant la discussion sur la déconnexion qui s’est opérée avec leurs propres systèmes juridiques.