Les Lieux Passeport en chansons : À la croisée de la musique et de l’histoire canadienne
Depuis des millénaires, la musique a le pouvoir de rassembler les gens et constitue une forme d’expression et de témoignage historique. Les artistes canadiens ont longtemps utilisé la chanson pour saisir l’esprit d’événements, de personnes et de lieux bien réels. L’un des exemples les plus célèbres est la chanson The Wreck of the Edmund Fitzgerald de Gordon Lightfoot, qui a transformé une tragédie des Grands Lacs en une ballade internationale. D’autres Lieux Passeport ont également inspiré des chansons, allant de ballades folkloriques traditionnelles à des succès d’icônes comme Leonard Cohen ou Stan Rogers. Alors mettez vos écouteurs, montez le volume et découvrez ces lieux remarquables à travers les chansons qui perpétuent leurs récits.
Photo de couverture: The Melodeon, à la Evergreen House. Crédit photo: Sonja Kruitwagen.
Centre d’interprétation des Béothuks, Boyd’s Cove (T.-N.-L.)

Gracieuseté de Provincial Historic Sites – Newfoundland and Labrador
Le Centre d’interprétation Beothuk rend hommage à l’héritage des Beothuks, un peuple autochtone qui a vécu autrefois à Terre-Neuve, grâce à l’interprétation, à l’Arbre spirituel et à un sentier menant au village béothuk préservé.
Great Big Sea a lancé une chanson intitulée Demasduit’s Dream sur son album Turn (2000). Dans cette chanson, le chanteur raconte qu’il a vu une femme, Demasduit, qui attend le retour des siens. Demasduit, une véritable Béothuk, fut capturée par des colons en 1818-1819. Durant sa captivité, Demasduit a compilé un dictionnaire béothuk, qui est devenu une ressource inestimable pour les spécialistes et les historiennes. Demasduit est décédée en 1820, probablement de la tuberculose. Depuis 1827, les crânes de Demasduit et de son mari, pris par le colon William Cormack, étaient conservés au musée national de l’Écosse. Ils ont enfin été rapatriés en 2020 après de nombreuses années de revendications menées par le chef Mi’sel Joe de la Première Nation Miawpukek.
Les visiteurs du Centre d’interprétation des Béothuks sont invités à se souvenir de ce peuple et à imaginer ce à quoi pouvait ressembler le site archéologique lorsque les Béothuks y vivaient. Le site présente également une sculpture de Gerald Squires commémorant les Béothuks.
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Battlefield, Stoney Creek (Ont.)

Gracieuseté de la Ville de Hamilton
Site de l’une des batailles les plus décisives de la guerre de 1812, Battlefield est aussi l’ancienne maison de la famille Gage et commémore la bataille de Stoney Creek, qui s’est déroulée en juin 1813. La nuit du 5 juin, les Américains avaient établi leur campement sur la propriété des Gage alors qu’ils se préparaient à avancer vers Burlington. Cependant, lorsque Billy Green a obtenu de l’information capitale sur le campement américain, il s’est précipité à cheval vers Burlington Heights pour avertir l’armée britannique. Selon le petit-fils de Green, ce dernier aurait été chargé de guider les Britanniques à travers la forêt jusqu’au campement américain. Grâce aux renseignements de Green, les Britanniques ont pu attaquer les Américains dans leur sommeil, remportant ainsi une victoire décisive.
Green, que l’on surnomme aussi le « Paul Revere du Canada », a été immortalisé dans une chanson de Stan Rogers intitulée Billy Green. La chanson relate la nuit de juin 1813 selon la perspective de Green.
Aujourd’hui, les visiteurs de Battlefield peuvent voir des monuments liés à la guerre de 1812 et visiter l’ancienne maison des Gage, autour de laquelle les Américains avaient établi leur campement.
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Musée de Conception Bay, Harbour Grace (T.-N.-L.)

Gracieuseté du Musée de Conception Bay
Ce musée, aménagé dans l’ancien bureau des douanes du 19ᵉ siècle, est consacré à l’histoire des pirates, de l’aviation et du mercantilisme à Harbour Grace. Harbour Grace possède une longue histoire liée à la piraterie et à l’exploration, mais l’une des exploratrices les plus célèbres à y être passée est Amelia Earhart. Earhart, Ed Gorski et son mécanicien Bernt Balchen sont arrivés à Harbour Grace en mai 1932 alors qu’elle se préparait à « relever le défi de l’Atlantique » et à traverser l’océan en tant que pilote, sans assistance. Earhart a décollé de Harbour Grace et a atterri à Culmore, au nord de Londonderry, 14 heures et 56 minutes après son départ, devenant ainsi la première femme à traverser l’Atlantique en solitaire. Le journal de bord qu’Earhart a signé avant de partir est exposé au musée.
Joni Mitchell chante Earhart dans sa chanson Amelia, qu’elle décrit comme une réflexion sur le coût d’être une femme ayant une vocation incontournable. La chanson est chantée par un personnage qui est une pilote, envers une autre.
Le Musée de Conception Bay met en évidence le vol légendaire d’Earhart ainsi que celui d’autres pionniers de l’aviation et de la piraterie à Harbour Grace, dont le pirate Peter Easton.
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Gare ferroviaire de Duncan, Duncan (C.-B.)

Gracieuseté de Duncan Train Station
La gare de Duncan a été construite il y a plus de 100 ans et était une ancienne gare du Canadien Pacifique (CP). Cet édifice à deux étages comprenait un logement pour l’agent de gare et témoigne du rôle du chemin de fer dans l’économie de l’île de Vancouver.
La chanson Canadian Railroad Trilogy (1967) de Gordon Lightfoot évoque la construction du CP et les nombreuses façons dont le chemin de fer a transformé le paysage canadien. Le CP, qui compte maintenant plus de 20 000 kilomètres de voies ferrées, a commencé à être bâti en 1875 dans le cadre du Rêve national du gouvernement conservateur de John A. Macdonald. La chanson de Lightfoot est interprétée du point de vue des travailleurs qui ont construit le chemin de fer. Elle évoque l’optimisme de l’ère ferroviaire, mais elle met également en évidence le coût humain de sa construction et l’effort des ouvriers manuels.
La gare de Duncan a cessé ses activités en 2011 et abrite depuis le Cowichan Valley Museum and Archives. Le musée préserve l’héritage de la gare, son impact économique sur Duncan, ainsi que d’autres aspects de l’histoire locale.
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Evergreen House, Dartmouth (N.-É.)

Gracieuseté de Dartmouth Heritage Museum
Evergreen House est l’ancienne demeure de la « Première dame du folklore » du Canada, Helen Creighton, qui a recueilli plus de 4 000 récits, croyances et chansons traditionnelles des provinces de l’Atlantique. Creighton voyageait souvent seule, traînant parfois son mélodéon d’un mètre sur une brouette, alors qu’elle parcourait les régions éloignées des Maritimes.
Parmi les multiples contributions de Creighton, on compte l’enregistrement de la chanson Nova Scotia Song (aussi connue sous le titre Farewell to Nova Scotia). Cette chanson est une adaptation de la lamentation écossaise The Soldier’s Adieu (1791). Elle a été recueillie en 1933 par Creighton auprès d’Annie Greenough. Elle est devenue populaire en 1964 lorsque Catherine McKinnon l’a utilisée comme chanson-thème de Singalong Jubilee, une émission très populaire de la CBC. Cette chanson traditionnelle est également interprétée par Stompin’ Tom Connors, Wild Mountain Thyme et d’autres artistes. C’est l’hymne officiel de la Nouvelle-Écosse.
Evergreen House raconte les récits de la carrière d’Helen Creighton en tant que folkloriste, tout en documentant l’histoire de la maison au-delà de la vie de Creighton.
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Chapelle Papineau, Montebello (QC)

Gracieuseté de la Fiducie nationale du Canada
Cette chapelle historique a été construite entre 1853 et 1855 par Louis-Joseph Papineau. Papineau était un chef de la rébellion de 1837, qui visait à instaurer un gouvernement responsable et à protéger les intérêts des Canadiens français. À la suite de la rébellion, Papineau a été contraint à l’exil et n’est revenu au Canada qu’en 1844 lorsque l’amnistie lui a été accordée.
Un Canadian Errant est une chanson folklorique écrite par Antoine Gérin-Lajoie en 1842. Bien que les origines de la chanson soient teintées de sentimentalité et qu’il existe de nombreux récits quant à sa création, Gérin-Lajoie affirmait l’avoir adaptée d’une chanson folklorique déjà existante. L’identité de cette chanson d’origine demeure incertaine, les témoignages étant contradictoires. Cette chanson a pris une grande importance auprès des personnes exilées du Canada à la suite de la rébellion de 1837 au Bas-Canada, mais aussi auprès des rebelles exilés du Haut-Canada et des Acadiens, dans le contexte du Grand Dérangement au 18ᵉ siècle.
Elle a été interprétée par de multiples autres artistes à travers les siècles, notamment par Nana Mouskouri et Leonard Cohen. Elle a également été intronisée au Canadian Songwriters Hall of Fame.
La Chapelle Papineau, construite par Papineau après son retour d’exil, est un rare exemple de chapelle funéraire familiale située sur une propriété privée et bâtie avec des matériaux locaux. Récemment restaurée par la Fiducie nationale du Canada, la chapelle est ouverte au public durant l’été; veuillez vérifier les heures d’ouverture avant votre visite.
Les lieux historiques présentés ci-dessus font partie du programme Lieux Passeport de la Fiducie, un avantage offert aux membres de la Fiducie nationale du Canada qui donne accès gratuitement à plus de 100 lieux patrimoniaux au pays, ainsi qu’à plus de 1000 lieux internationaux de la Fiducie nationale. Devenez membre dès aujourd’hui!