Les lieux de culte mettent en valeur les arts visuels : Philadelphie (partie 2)
Aujourd’hui, je poursuis mon exploration de la cohabitation entre la foi et les arts en faisant une petite visite de deux lieux formidables à Philadelphie. En octobre 2017, je me trouvais là, travaillant avec ArtsBuild Ontario, La foi et le bien commun, et le Conseil des arts de Toronto (avec un appui financier de la Fondation Metcalf), pour étudier divers exemples de soutien mutuel entre des groupes artistiques et des groupes religieux.
Il y avait d’abord la congrégation Rodeph Sholom, fondée en 1795 et installée à demeure dans son lieu actuel en 1871.
La synagogue abrite le Musée d’art juif de Philadelphie, qui expose des œuvres d’art contemporain éclairant le vécu juif. Le musée (faisant partie intégrante de la synagogue, géré par un comité de membres) organise des expositions d’œuvres sur divers supports artistiques, d’artistes de divers horizons. Outre sa galerie d’expositions spéciales, le musée présente une collection permanente d’artistes accomplis dont William Anastasi, Chaim Gross, Tobi Kahn, Joan Snyder, Shelley Spector, Boaz Vaadia et Roman Vishniac (www.rodephshalom.org).
Le personnel attentionné nous a fait découvrir les quatre galeries d’art moderne réunissant tous les supports possibles (photo, peinture, lithographie et même néon) ainsi que la collection Obermayer d’art rituel juif. Les galeries ne sont pas habituellement ouvertes au public, mais de nombreux groupes scolaires les visitent toutes les semaines.
Nous avons aussi visité le magnifique temple, directement au milieu de l’immeuble, entouré par les galeries. Le temple est rempli de mosaïques aux reflets scintillant comme des bijoux. La congrégation y tiendra prochainement une œuvre théâtrale, une nouvelle orientation qui suscite beaucoup d’enthousiasme.
Ensuite, Karen Di Lossi, du groupe Partners for Sacred Places, nous a emmenés au Fleisher Art Memorial. Celui-ci est une ancienne église épiscopale, acquise en 1922. Il ne s’y trouve plus de congrégation, mais le travail communautaire qui est accompli dans ce lieu entièrement consacré à une nouvelle vocation est impressionnant. C’est le propriétaire de fabrique de laine peignée Samuel Fleisher qui avait acheté l’église à l’origine, pour y loger ses collections privées de peintures et sculptures. Il a ensuite choisi de l’ouvrir aux résidents du quartier.
Au moment de notre visite, une saisissante exposition créée par des étudiants du centre était présentée dans l’ancien sanctuaire, sur le thème du Jour des morts. Sa puissance était décuplée par le lieu, les fresques murales légèrement défraîchies de l’ancienne église enrichissant incommensurablement l’impression créée. Il y avait aussi une exposition de sculptures, et des préparatifs étaient en cours dans d’autres pièces pour accueillir des classes.
« Le Sanctuaire, comme Fleisher l’appelait, était régulièrement ouvert, et les étudiants étaient encouragés à étudier ses œuvres d’art et à s’en inspirer. Ils étaient aussi invités à fréquenter des concerts et des récitals, et ils avaient accès au piano crapaud Steinway. Ce musée était unique en son genre : éclectique, accessible et animé, ouvert en soirée, pensé pour les gens ordinaires (www.fleisher.org). » Après la mort de Fleisher, le Musée des arts de Philadelphie a pris possession de l’immeuble, et en 1983, le Fleisher Art Memorial est devenu un organisme sans but lucratif distinct, gérant l’immeuble et ses activités.
J’adore le concept d’un musée vivant créé et cogéré par les utilisateurs en temps réel! L’exploration des liens entre d’autres lieux de culte et les arts suscite déjà des ajustements dans notre façon de faire à Trinity-St. Paul. Cette semaine, nous installerons un système d’accrochage de galerie dans le narthex (vestibule, dans la terminologie des théâtres). La possibilité de bonifier notre offre (et celle de nos partenaires du secteur des arts) avec une présentation visuelle ouvre des voies d’interaction qui n’existaient pas auparavant.
Il y aura encore un blogue de Philadelphie, puis ce sera en route pour New York. Nous préparerons un exposé plus vaste de ce que nous avons découvert, en personne à Toronto. Restez à l’écoute!
La Fiducie nationale du Canada et l’organisme La foi et le bien commun collaborent afin d’offrir de l’espoir, de l’inspiration et des solutions aux collectivités qui veulent sauver des lieux de culte. Pour en savoir plus sur cette initiative, rendez-vous à www.placesoffaith.ca.