Colony of Avalon fait découvrir des histoires du Canada qui remontent d’avant que le pays que nous connaissons n’existe

À environ une heure de route au sud de St. John’s, la capitale de Terre-Neuve, se trouve la municipalité de Ferryland. Il s’agit d’une collectivité côtière tranquille d’environ 400 habitants, mais détrompez-vous : cet endroit a une longue histoire fascinante, parfois même tumultueuse. Des fouilles archéologiques en cours reconstituent ce passé, réécrivant l’histoire et brisant les stéréotypes.

Carte de Ferryland, 1693. D.W. Prowse, A History if Newfoundland from the English, Colonial and Foreign Records, 2e édition (London: Eyre and Spottiswoode, 1896), p. 111. La légende sous la photo indique: “Ferryland, showing Baltimore’s House. From Fitzburgh’s map, 1693″

 

Au XVIe siècle, Ferryland était une destination internationale qui attirait les pêcheurs saisonniers d’Espagne, du Portugal, du Pays basque, de la Bretagne et du West Country de l’Angleterre. La découverte de pépins de raisin grillés dans un foyer béothuk du début du XVIe siècle laisse croire qu’il y avait des contacts – peut-être même des échanges commerciaux – entre ces visiteurs européens et les peuples autochtones de Terre-Neuve. Comme les raisins ne sont pas originaires de Terre-Neuve, il est possible que les pépins proviennent de raisins secs ou de lie de vin.

Aujourd’hui, Ferryland est surtout connue comme le site de la Colony of Avalon de Sir George Calvert. Établie en 1621, la Colony of Avalon est reconnue comme étant le site le mieux préservé des débuts de la colonie anglaise en Amérique du Nord. Jusqu’à maintenant, les fouilles archéologiques sur le site de la Colony ont mis au jour une partie du manoir de Calvert, les vestiges d’une boulangerie/brasserie, des rues pavées, un entrepôt, une forge, un puits, une digue de protection, des toilettes extérieures lavées par la mer, ainsi que plus de deux millions d’artéfacts. Ces découvertes sont d’autant plus impressionnantes que les archéologues n’ont encore déniché qu’un peu plus du tiers du site d’origine de quatre acres de Calvert.

Ce lieu historique national fait toujours l’objet de fouilles archéologiques et d’importantes découvertes continuent d’être faites. Des objets du XVIIe siècle qui représentent des icônes associées à l’Église anglicane ainsi qu’au catholicisme révèlent que la Colony était un lieu où les catholiques ne subissaient pas de persécution religieuse, à une époque où ils pouvaient être condamnés à des amendes, à la prison et même à mort en Angleterre. Des fouilles faites en 2018 et en 2019 ont permis de découvrir un bâtiment mystérieux qui date du début du XVIIe siècle juste à l’extérieur des remparts de la Colony. Bien que les travaux autour de cette structure se poursuivent, les archéologues ont avancé quelques hypothèses quant à sa fonction : il pourrait s’agir d’une ancienne verrerie ou du laboratoire d’un alchimiste. Dans le dernier cas, ce serait l’emplacement le plus intact du genre en Amérique du Nord.

En 1637, la Colony a été saisie par Sir David Kirke, son épouse Sara et cent colons. Sir David Kirke a été le gouverneur de Terre-Neuve de 1638 à 1651, soit jusqu’à ce qu’il soit rappelé en Angleterre où il a été emprisonné pour pratiques financières frauduleuses. On croit qu’il est décédé en prison en 1654, laissant derrière lui plusieurs affaires commerciales non réglées, dont une dette de 60 000 £, ce qui équivaudrait aujourd’hui à environ 6 millions £.

Après la mort de son mari, Sara Kirke a dirigé l’entreprise familiale à Terre-Neuve. Au cours des trente années qui ont suivi, elle a géré les affaires à Ferryland, devenant ainsi l’un des marchands les plus prospères des côtes anglaises de Terre-Neuve. Elle est maintenant considérée par plusieurs comme la toute première femme entrepreneure d’Amérique du Nord. Ses réussites sont saluées par la Canadian Advanced Technology Alliance qui remet à chaque année le Sara Kirke Award for Woman Entrepreneurship à une entrepreneure canadienne de premier plan dans le domaine de la haute technologie.

Tous les étés, le site de la Colony of Avalon accueille des visiteurs en leur proposant des histoires de fortune, de guerres, de tolérance religieuse et de résilience canadienne. Avec autant de récits à partager, le site attire aussi bien les touristes que les étudiants en archéologie.

« Ça me brise le cœur que si peu de gens connaissent la Colony of Avalon. Il s’agit d’une si belle histoire! », dit Colleen Crane, la directrice générale du site de la Colony of Avalon.

 

Les photos ont été soumises par la Colony of Avalon.


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