L’avenir s’éclaircit pour l’église de pierre du Cap-Breton

Cinq années de persévérance ont porté fruit pour un groupe local s’efforçant de sauver l’église catholique St. Alphonsus à Victoria Mines, en Nouvelle-Écosse.

La Stone Church Restoration Society est finalement devenue propriétaire de l’immeuble, après avoir passé des années à surmonter des obstacles et endurer des délais. Lorsque le Diocèse d’Antigonish décide en 2007 d’amalgamer six paroisses en une seule, l’avenir de St. Alphonsus devient bien incertain. En 2014, un permis de démolir est délivré. C’est alors que Melanie Sampson et un groupe de bénévoles dévoués créent leur société et s’attellent à la tâche de sauver l’église.

« Ce lieu est trop important pour l’histoire du Cap-Breton, dit Mme Sampson. Nous ne pouvions pas le laisser disparaître. »

St. Alphonsus, appelée localement l’église en pierre (bien qu’elle soit en béton!), est véritablement un monument sur les rives du havre de Sydney. Sa silhouette blanche se détache dans le ciel, accueillant depuis des générations les navires qui rentrent au port.

L’église, qui figure en 2014 au Palmarès des 10 sites les plus menacés que publie la Fiducie nationale, est aussi un monument immatériel dans les cœurs de la communauté. Ce profond attachement animera la Stone Church Restoration Society, qui réussit à convaincre le Diocèse de reporter la démolition prévue de l’église pour lui donner le temps de trouver les fonds nécessaires à son achat. Quand deux des autres églises désaffectées du diocèse sont démolies, Melanie et son équipe redoublent d’efforts. En août 2016, ils achèvent de récolter les 40 000 $ nécessaires. La même année, le groupe reçoit une première subvention d’accompagnement du programme Déclic. Il bénéficie ainsi gratuitement de conseils sur la concrétisation de sa vision pour le site.

Melanie Sampson (à gauche) et la Stone Church Restoration Society.

L’argent ne sera pas le dernier obstacle à surmonter pour l’équipe. Les deux cimetières de la propriété doivent être conservés par le Diocèse, donc le terrain doit être arpenté et des documents juridiques doivent être préparés, puis approuvés par le Diocèse et par la municipalité.

Entre-temps, l’immeuble reste privé de chauffage et d’entretien. Après deux hivers rigoureux, des petites fuites dans le toit deviennent de grands problèmes. N’ayant guère d’argent pour payer les travaux requis, l’équipe appelle l’armée au secours – littéralement! À l’automne 2017, en guise d’exercice de formation, des ingénieurs des Forces canadiennes de la BFC Gagetown refont le toit en bardeaux défaillant. Les militaires auraient aussi pu entreprendre de bien nécessaires réparations aux installations de chauffage et d’électricité, mais ils ne sont pas autorisés à entrer dans l’immeuble parce que le Diocèse en est encore propriétaire.

Même une fois l’acte de vente en main, il reste beaucoup à faire pour la Stone Church Restoration Society. Forts de leur feuille de route, Melanie et son équipe s’y attachent déjà, et la Fiducie nationale est d’avance heureuse de savoir que la communauté pourra de nouveau se réunir pour des activités dans ce bel édifice.

« Nous sommes tellement reconnaissants envers tous ceux qui ont cru en nous et nous ont appuyés toutes ces années, dit Melanie Sampson. Une fois qu’un bien du patrimoine est démoli, il ne revient pas. Or, cette église est un élément important de l’histoire du Canada. »

L’automne dernier, la Fiducie nationale a décerné à Melanie et à son équipe un prix spécial des membres du conseil, en hommage au travail qu’ils ont accompli pour sauver l’église. Leur stratégie faite de patience et de persévérance méritait d’être soulignée sur la scène nationale. D’ailleurs, nous aimons toujours les récits de réussite envers et contre tout.