La découverte accidentelle qui a mené à la création d’un musée

Nichée dans une vallée étroite et isolée au milieu de hautes montagnes, Sunshine Valley raconte une histoire de résilience.

Après que le Canada ait déclaré la guerre au Japon le 8 décembre 1941, le gouvernement a imposé des mesures sévères aux Canadiens d’origine japonaise. Plus de 21 000 personnes ont été forcées de quitter une zone de 160 kilomètres le long de la côte de la Colombie-Britannique; elles ont été relocalisées dans des camps d’internement loin de la côte en Colombie-Britannique, ainsi qu’en Alberta et au Manitoba.

Tashme (Colombie-Britannique) est l’un de ces camps; 2 600 Canadiens d’origine japonaise y ont vécu pendant la Deuxième Guerre mondiale. À l’origine, Tashme était une ferme laitière située 20 kilomètres à l’est de Hope, isolée du reste de la province au milieu d’une grande forêt. Ses granges ont rapidement été transformées en habitations, écoles, églises, boucherie. La communauté internée à Tashme vivait dans 347 maisons rudimentaires recouvertes de papier goudronné, sans eau courante, sans électricité et sans isolation. Le camp a été fermé et démantelé en octobre 1946.

En 2007, Ryan Ellan a fait une découverte, par accident, qui l’a amené à se consacrer à plein temps à garder vivante la mémoire de Tashme et de sa communauté. M. Ellan a quitté Richmond (Colombie-Britannique) pour s’établir à Sunshine Valley en 2007. Il a alors fait l’acquisition d’une grange de 75 ans qu’il comptait transformer pour en faire son atelier, ne s’attendant pas à y découvrir un trésor.

« J’ai passé un an et demi à restaurer le bâtiment. C’est à ce moment-là que nous avons commencé à trouver plusieurs objets anciens dans les planchers et dans les vieux murs. Ce bâtiment s’est avéré être la boucherie d’origine de Tashme », rapporte M. Ellan.

« Je me suis dit que ces objets devaient être exposés pour que tous puissent les voir, n’importe quand. Une chose a mené à une autre, et je n’ai laissé que les murs de ma salle d’exposition de 25 mètres carrés. Au cours de l’hiver 2015-2016, je l’ai convertie en un tout petit musée, dédié à Tashme », dit-il.

Ellan est maintenant le fondateur et le conservateur du Sunshine Valley Tashme Museum, qui fêtera son cinquième anniversaire le 1er août 2021. En cinq ans, le musée a pris de l’expansion, atteignant près de 307 mètres carrés. Pendant la pandémie, M. Ellan a pu rénover (plus rapidement que prévu) le local de maternelle de l’école de Tashme et le bureau d’origine de la GRC.

Le site raconte une histoire importante sur la nature de l’esprit humain. « Le Sunshine Valley Tashme Museum est un témoignage de l’esprit et de la résilience des gens qui y ont été internés, qui ont surmonté les épreuves liées au confinement et à des conditions de vie primitives », commente Howard Shimokura, un membre fondateur de la Tashme Historical Society, lui-même interné à Tashme alors qu’il était enfant.

Photos: Ryan Ellan

 

En 2020, le Sunshine Valley Tashme Museum a remporté le grand prix dans le cadre du concours des Journées des lieux patrimoniaux, organisé par la Fiducie nationale. Le musée a ainsi gagné 5 000 $ de services en lien avec le marketing, la photographie et le développement d’expériences virtuelles. Le musée a aussi reçu une subvention d’accompagnement Déclic de la Fiducie nationale, subvention qui offre jusqu’à 14 heures d’accompagnement par une équipe d’experts afin d’aider les lieux historiques à développer leur potentiel.

Pour plus d’informations sur le musée : https://www.facebook.com/tashmemuseum/.