Carte autochtone de Banff | Bowstrings Heritage Foundation

Banff Townsite

Le lotissement urbain et le parc de Banff, qui figurent aujourd’hui parmi les parcs nationaux les plus célèbres du Canada, ont joué un rôle important pour différents peuples autochtones depuis la nuit des temps. En effet, les preuves archéologiques remontent à plus de 11 000 ans. Malgré cela, la visibilité et la reconnaissance des populations autochtones dans la région sont encore modestes. L’organisme sans but lucratif Bowstrings Heritage Foundation s’est donné pour mission de lever le voile sur ces silences. Parmi ses plus récents projets figure une carte autochtone du lotissement urbain de Banff, un circuit pédestre ou cyclable imprimé qui permet aux visiteurs et aux membres de la collectivité de découvrir l’histoire et les perspectives autochtones du territoire; de ceux qui ont traditionnellement fréquenté la région jusqu’à aujourd’hui, y compris les Stoneys-Nakodas, les Pieds-Noirs, les Tsuut’ina, les Ktunaxa, les Shuswap, les Cris et les Métis.

« Pour la fondation, Banff a toujours été un centre culturel vital, et cette carte vise à illustrer ces interactions culturelles », explique David Cooney, chercheur et rédacteur pour la Heritage Bowstrings Foundation. M. Cooney précise que l’idée du projet de cartographie est née naturellement des réunions des aînés autochtones qui se tiennent annuellement depuis 19 ans à Banff, à l’hôtel Juniper (voir les photos de ces réunions dans le cadre de la récente exposition All Our Relations).

Portrait d’Anthony Starlight, Tsuut’ina, Dene (à gauche) et de Margaret Rider, Îyârhe Nakoda (à droite) par le photographe Craig Richards.

La carte mettra en avant chaque site significatif, accompagné de ressources qui mettent en évidence les connexions et les contributions autochtones dans la région de Banff. Pour la conception de la carte, la Bowstrings Heritage Foundation s’est tournée vers Megan Currie, fondatrice de X-ing Designs. Le concept de souveraineté visuelle est au cœur de sa pratique en matière de graphisme et de communication.

« Notre objectif est de décoloniser les mentalités et de se réapproprier nos traditions culturelles », affirme Mme Currie. « En intégrant la tradition autochtone d’écoute attentive tout au long du processus créatif, nous nous assurons que les voix autochtones sont entendues dès le début d’un projet, et pas seulement sollicitées pour approbation finale. » Mme Currie critique également les stéréotypes pan-autochtones qui dominent généralement le paysage de la conception visuelle au Canada, notamment la plume, l’écharpe métisse ou l’inukshuk. « Nous nous opposons activement aux attentes coloniales concernant notre représentation. Il est temps de nous réapproprier et de valoriser notre représentation visuelle et la manière dont l’identité autochtone est véhiculée. »

Pour M. Cooney et la Bowstrings Heritage Foundation, ce projet de carte est un prélude à d’autres initiatives, notamment des outils éducatifs pour les écoles, visant à relier les élèves à des ressources multimédias sur l’histoire des peuples autochtones de la région de Banff.