À la rencontre de Laura Golebiowski, étudiante récipiendaire d’une bourse Herb Stovel

On a rencontré Laura Golebiowski, récipiendaire de la bourse Herb Stovel et résidante de Calgary, en Alberta, dans le territoire du Traité n° 7. Laura travaille actuellement au sein de la Direction de la gestion des ressources historiques du gouvernement de l’Alberta.

 

Je me suis investie auprès de la Fiducie depuis… 2014, année où j’ai eu le privilège de participer à la conférence de la Fiducie nationale à Charlottetown en tant que récipiendaire de la bourse d’études Herb Stovel.

Depuis que j’ai reçu la bourse Herb Stovel… J’ai commencé à travailler pour le gouvernement de l’Alberta, en étroite collaboration avec les communautés autochtones afin de les aider à recenser et à protéger leur patrimoine culturel. Dans le cadre de ces fonctions, j’ai travaillé sur le terrain pour la communauté et visité les territoires des Traités nos 6, 7 et 8, afin de documenter les habitations, les établissements, les sentiers, les sites cérémoniels et les paysages historiques. Je suis infiniment reconnaissante d’avoir pu découvrir ces endroits et entendre les récits qui leur sont associés.

Depuis, j’ai également obtenu mon certificat professionnel d’études supérieures en patrimoine culturel (volet de planification patrimoniale) à l’Université de Victoria et j’ai entretenu ma relation avec la Fiducie nationale. J’ai d’ailleurs été panéliste lors de la conférence de 2015 à Calgary.

Je m’intéresse aux lieux historiques parce que… Ce sont des témoins physiques des perspectives passées de la société. Qu’elles soient bonnes ou mauvaises, elles jouent un rôle éducatif. Je me plais surtout à voir les lieux historiques comme des outils destinés à pérenniser le patrimoine immatériel : l’utilisation et l’histoire. Lorsque l’on inscrit un site au registre du patrimoine, on cherche souvent à en faire un lieu de visite permanent et une source de fierté et d’identité pour la communauté. Une visite de site (être sur place ensemble, partager des histoires et profiter de la compagnie des autres) peut donc être considérée comme un acte de préservation du patrimoine en soi.

Un lieu historique qui compte pour moi… Il y en a tellement! J’ai grandi dans les montagnes de Kananaskis et j’y passe encore la plupart de mes fins de semaine pour faire du camping, de la randonnée et du ski de fond. Ces derniers temps, je me suis mise à « explorer » ces endroits sous l’angle des paysages culturels. Il fallait donc effectuer des recherches dans les archives archéologiques et historiques et réfléchir sérieusement aux personnes qui étaient là auparavant et à la manière dont elles sont (ou ne sont pas) commémorées. Je considérais peut-être ces montagnes comme relativement sauvages et immaculées dans ma jeunesse, mais je réalise maintenant que je fais partie d’une des nombreuses générations qui ont survécu et se sont inspirées de ce paysage. J’espère que beaucoup d’autres générations suivront.

L’endroit que j’aimerais que chaque Canadien.ne voit au moins une fois dans sa vie, c’est… Áísínai’pi, ou le parc provincial Writing-on-Stone, qui est l’un de mes endroits préférés et où il est possible de ressentir l’aboutissement de l’histoire naturelle et culturelle. Cet endroit était et demeure un haut lieu spirituel pour la Confédération des Pieds-Noirs. La tradition orale, les ronds de tipi, les cairns, les sites d’abattage et l’art rupestre sont le reflet d’une occupation longue de plusieurs milliers d’années. Même si j’y suis allée plusieurs fois depuis, la première fois que j’ai visité Áísínai’pi, c’était en canoë. Le parc était le point d’arrivée d’un voyage de cinq jours sur la rivière Milk, et je me souviens de l’émerveillement que j’ai ressenti lorsque nous sommes sortis des profondeurs des canyons et que j’ai pu contempler les collines Sweet Grass au loin pour la première fois. C’est là que j’ai compris qu’il s’agissait d’un lieu de cérémonie et d’histoire depuis des millénaires.

Áísínai’pi, ou le parc provincial Writing-on-Stone, Alberta

 

Si j’étais un lieu historique, mon style architectural serait… Second Empire (« éclectique et un peu excentrique »), d’après un questionnaire auquel j’ai répondu. Je pense que je suis probablement plus du genre maison de campagne vernaculaire. Quelque chose de petit et pas trop clinquant, mais bien enraciné dans mes origines et doté d’une grande capacité d’adaptation.

Ma conception du « patrimoine », c’est… Les histoires, les personnes et les lieux du passé qui façonnent non seulement notre perception de soi, mais aussi nos relations interpersonnelles et avec les espaces où nous vivons.

 


Tous ceux qui ont connu Herb Stovel comprenaient son engagement en faveur de la conservation du patrimoine et, plus encore, en faveur de l’éducation et de la formation d’une nouvelle génération de professionnels. Les bourses d’études Herb Stovel perpétuent son héritage et soutiennent des étudiants ou des jeunes professionnels canadiens qui poursuivent des études postsecondaires ou des études supérieures en conservation du patrimoine bâti.

Versez un don pour contribuer aux bourses de la Fiducie nationale.