Histoires sordides et scandales dans les lieux passeports
Il n’est pas surprenant que l’histoire ne soit pas toujours irréprochable. Des rois ont fait décapiter leurs épouses (on pense à toi, Henri VIII…), des artistes ont repoussé les limites, et en 1904, le gagnant du marathon olympique a parcouru une partie de la course en voiture. Les lieux historiques du Canada ne font pas exception et continuent de raconter les scandales qui ont façonné notre pays. Des timbres illicites aux médicaments brevetés, les lieux passeports sont impatients de partager leurs récits avec vous !
Le timbre de 5 cents de Charles Connell – Maison Connell, Woodstock, N.-B.

Photo: Carleton County Historical Society
Aujourd’hui, il est courant de voir différents visages et lieux sur nos timbres, comme l’auteure Margaret Atwood, le chanteur Stompin’ Tom Connors ou l’humanitaire et athlète Terry Fox. Mais en 1860, seuls les monarques avaient cet honneur. Jusqu’à ce que Charles Connell, alors maître de poste du Nouveau-Brunswick, décide qu’il méritait lui aussi d’être immortalisé sur un timbre. Ce geste provoqua un scandale et mena à sa démission. Bien que les timbres aient été retirés et détruits, certains circuleraient encore parmi les collectionneurs, devenant ainsi des pièces rares et précieuses.
Découvrez la maison de Charles Connell et explorez ses trésors architecturaux et expositions. Plus d’informations sur leur site web : cchsnb.ca
Le cerf de Dryden – Musée de Dryden et du district, Dryden, Ont.
Destination prisée des chasseurs nord-américains, Dryden est célèbre pour ses cerfs impressionnants. Le cerf de Dryden, exposé dans la cage d’escalier principale du musée, a été abattu illégalement de nuit en 2003, juste au nord de Dryden. Conservé comme preuve lors du procès, il a fallu attendre 2016 pour qu’il soit mesuré à 194 2/8 points selon les critères des cerfs de Virginie, établissant un nouveau record officiel en Ontario. Il est exposé au musée comme un rappel de l’importance de respecter les lois sur la faune.
Découvrez ce cerf impressionnant et l’histoire locale de Dryden sur leur site : dryden.ca
Les pilules roses du Dr Williams pour les personnes pâles – Fulford Place, Brockville, Ont.

Photo: Archives du musée Fulford Place
Autrefois, tomber malade était à la fois étrange et risqué. Les médecins prescrivaient du chloroforme et des cigarettes contre l’asthme, de l’alcool pour les douleurs dentaires des bébés, des lavements de fumée contre le choléra, et des sangsues pour les maux d’oreilles. Les médicaments brevetés faisaient alors fureur. Les pilules roses du Dr Williams pour les personnes pâles, supplément de fer à base de sucre, fécule de maïs et colorant rouge, promettaient de guérir de nombreux maux : chorée, ataxie locomotrice, anémie, migraines nerveuses, rhumatismes, palpitations cardiaques, faiblesse générale et teint pâle. G.T. Fulford acheta les droits de ce médicament en 1890 et fit fortune. Son manoir édouardien, construit entre 1899 et 1901, est aujourd’hui un musée dédié à sa vie et un lieu d’événements artistiques.
En savoir plus sur Fulford Place sur le site de la Fiducie du patrimoine ontarien : heritagetrust.on.ca
Un assassinat non résolu – Chemin de fer à vapeur de Kettle Valley, Summerland, C.-B.

Les funérailles de Verigen ont rassemblé environ 7 000 personnes.
Photo: Bibliothèque de l’Université Simon Fraser
Cette affaire centenaire concerne l’assassinat du leader spirituel doukhobor Peter Verigen, l’un des grands mystères du crime canadien. Verigen fut tué dans une explosion alors qu’il voyageait en train de Brilliant, C.-B., à Grand Forks. Sur les 21 passagers, presque tous furent tués ou blessés, et le corps de Verigen fut retrouvé à près de 20 mètres du wagon. De nombreuses théories existent, mais aucune n’a été confirmée.
Vivez vous-même un « scandale ferroviaire » en participant à la Grande attaque du train et BBQ au Chemin de fer de Kettle Valley. Les fonds « volés » sont reversés à des œuvres de charité : kettlevalleyrail.org
Procès de sorcières – Prison historique de Huron, Goderich, Ont.

Capture d’écran de The Wingham Advance du 29 avril 1920, page 5, reproduisant un article de Toronto Saturday Night dans ce numéro.
Photo: Ce journal est hébergé en ligne dans le cadre de la collection numérisée de journaux du comté de Huron. Digitized Newspapers | Huron County Museum
La prison du comté de Huron a accueilli non seulement des criminels, mais aussi Maggie Pollock, accusée de sorcellerie dans les années 1920, près de 200 ans après les tristement célèbres procès de Salem. En réalité, la sorcellerie n’était pas illégale au Canada ; ce qui l’était, c’était de prétendre être une sorcière. Devenue célèbre à cause de son procès, Pollock, bien que reconnue coupable, fit appel à Osgoode Hall, à Toronto. Elle continua plus tard d’utiliser ses « dons » pour aider les autres et même aider la police à retrouver des meurtriers évadés de la prison de London.
Découvrez plus d’histoires fascinantes en visitant le musée : huroncountymuseum.ca
Aux Trois Couvents, Château-Richer, Qc.

Photo: Vestiges des fondations du premier couvent, gracieuseté d’Aux Trois Couvents
Ce récit se cache dans les fondations du musée Aux Trois Couvents, érigé sur le site de trois anciens couvents, dont le premier fut bâti en 1694. Lorsque l’officier britannique James Wolfe arriva en 1759, le couvent fut évacué vers Montréal. Du 28 au 31 août, l’armée occupa Château-Richer et s’installa dans le couvent et l’église.
Selon une tradition orale du XIXe siècle, un prêtre se cacha dans les bois avec des villageois, envoyant deux jeunes hommes en éclaireurs. En approchant du couvent, ils tombèrent sur des Highlanders écossais armés de mousquets. Pris de panique, ils s’enfuirent, échappant de justesse. Plus tard, l’un d’eux devint lieutenant de milice sous la domination britannique et aurait même rencontré un des Highlanders, qui se rappela leur fuite rapide avec amusement.
Le 31 août, dernier jour d’occupation, les soldats incendièrent le village et le couvent, épargnant l’église. Les ruines du couvent restèrent visibles pendant des décennies. En 1830, un second couvent fut érigé sur les mêmes fondations, toujours visibles aujourd’hui au musée.
Explorez ces fondations historiques et découvrez l’histoire de Château-Richer : auxtroiscouvents.org