Découvrez la culture des Métis, leur peuple, et maintenant les bisons, à Métis Crossing.

 

 

Maisons métisses d’origine sur des lots riverains. Photo : Métis Crossing

 

À une heure et demie d’Edmonton se trouve Métis Crossing, à Smoky Lake (Alberta). Ce lieu de rassemblement est voué à la culture et au peuple métis. Aux environs du Victoria Trail historique et de la rivière Saskatchewan Nord, les histoires des familles métisses qui ont prospéré dans la région prennent vie dans des maisons et des bâtiments d’origine construits sur des lots riverains, ainsi que dans des camps saisonniers bâtis pour le temps des récoltes. De plus, des interprètes métis invitent les visiteurs à découvrir des éléments de la culture métisse par le biais de ses arts, de son savoir-faire, de sa cuisine et de ses histoires.

Le site de Métis Crossing se trouve sur les lots riverains 10 à 14. Photo : Leslie Hurt, Occasional Paper Series No. 7.

 

Le site de Métis Crossing a été fondé il y a 20 ans sur un terrain de 512 acres composé de lots riverains ayant appartenu aux colons métis qui se sont établis dans la région à la fin des années 1800. Métis Crossing présente des éléments de la culture métisse à travers une vaste programmation d’immersion. Le système de lots riverains précède la vente de la Terre de Rupert au Dominion du Canada, ainsi que l’adoption du plan de township rectangulaire standard en Alberta. À la base de la culture métisse, cette manière de diviser les terres garantissait à tous l’accès à la rivière, aux aires boisées, aux terres cultivées, en plus de laisser de l’espace pour des prairies. Fort Victoria, un poste de traite de la Compagnie de la Baie d’Hudson, se trouve à 10 minutes plus loin le long de la rivière Saskatchewan Nord; c’est là que les Métis échangeaient leurs fourrures.

« Le peuple métis est issu de l’union des cultures des Premières Nations et d’Europe. Néanmoins, pendant des centaines d’années, les Métis n’ont été ni Européens ni membres des Premières Nations », mentionne Juanita Marois, directrice générale de Métis Crossing. « Nous n’avons pas été acceptés et appréciés pour ce que nous sommes. Grâce au travail que nous faisons à Métis Crossing, les membres de notre peuple sont capables de revenir et d’être fiers de qui ils sont. Nous souhaitons accomplir des choses ensemble afin de faire du Canada un endroit meilleur. »

Le 25 septembre 2021 était la date du retour à Métis Crossing du bison des bois, du bison des prairies, du bison blanc, de l’élan, de l’élan blanc et du percheron, accueillis dans le nouveau Visions, Hopes and Dreams Wildlife Park. La relation importante entre les Métis et le bison remonte à la chasse au bison traditionnelle qui rassemblait des milliers de Métis dans les prairies au printemps et à l’automne. C’est le rassemblement de ces grandes communautés qui a donné lieu à la formation de la nation métisse, qui a développé ses lois ainsi que ses systèmes démocratiques et judiciaires. À la fin des années 1880, la population de bisons des prairies avait été presque entièrement décimée; quant aux Métis, ils étaient en grande partie forcés de respecter les politiques d’établissement fédérales. La disparition du bison a changé de façon considérable le style de vie des Métis et d’autres peuples autochtones des plaines.

Cet hiver, les visiteurs peuvent profiter de plusieurs visites guidées dans le parc faunique; celles-ci expliquent le sens que revêt, aux yeux des Métis, le retour de ces animaux.

Concept artistique du pavillon de 40 chambres à Métis Crossing. Photo : Métis Crossing

 

Une autre nouveauté à Métis Crossing est la construction d’un hôtel de 40 chambres. L’hôtel a été conçu par l’architecte métisse Tiffany Shaw-Collinge, qui a également conçu en 2020 le centre d’accueil, d’une superficie de 11 000 pieds carrés. Les chambres de l’hôtel ont été réalisées par un artiste métis. On y trouve entre autres un édredon cousu à la main par les femmes de la New Dawn Métis Women’s Society; les visiteurs peuvent décider de l’acheter à la fin de leur séjour.

Métis Crossing se consacre à faire connaître l’histoire des Métis, incluant leur alimentation. Comme c’est le cas des Métis, les plats favoris du centre sont nés d’une fusion : du passé et du présent, de l’européen et de l’autochtone, de la cuisine traditionnelle et des spécialités régionales. Avec des plats tels que la saucisse de bison fumé et la truite fumée glacée à l’érable, une aventure culinaire vous attend.

« Nous faisons l’essai d’une proposition “champ et forêt à table” », dit Mme Marois. « Une partie de notre histoire réside dans la manière dont les Métis se nourrissaient, que ce soit en chassant, en piégeant ou en faisant de l’agriculture. Nous avons planté 4 000 amélanchiers; nous pouvons raconter l’histoire à plus grande échelle. Nous utilisons des noisettes, des amélanches, des framboises et des fraises, soit les plantes qui se seraient trouvées ici; ce que nous proposons demeure authentique, semblable à ce que nous aurions mangé dans le passé. »

Métis Crossing est un lieu fascinant rempli d’histoires et d’expériences à partager. Le site est ouvert toute l’année et propose diverses occasions d’apprentissage pour mieux comprendre les cultures et les traditions autochtones sur les terres traditionnellement habitées par les Métis.

 

Bison blanc au Visions, Hopes and Dreams Wildlife Park. Photo : Métis Crossing