Découvrir le patrimoine et la culture autochtones grâce aux Lieux Passeport

Les peuples autochtones vivent sur les terres qu’on appelle le Canada depuis des temps immémoriaux et aujourd’hui, on compte environ 1,8 million d’Autochtones au Canada.

Si les outils en pierre, les tertres (des amoncellements composés généralement d’ossements et de restes animaux laissés après la chasse ou la cuisson) et les autres vestiges archéologiques nous permettent de mieux comprendre le contexte et nous fournissent des informations sur l’histoire des peuples autochtones, nous pouvons aussi en apprendre beaucoup des peuples autochtones qui subsistent aujourd’hui. En effet, les cultures et les traditions autochtones se maintiennent encore de nos jours, et un grand nombre de sites historiques partout au Canada rendent hommage à l’histoire des terres et des peuples autochtones, tout en honorant le présent et en se tournant vers l’avenir. Ces Lieux Passeport explorent le patrimoine, la culture et les traditions autochtones par l’entremise de l’art, d’expositions, de l’archéologie et de la terre elle-même. Ils vous accueillent et vous plongent au cœur des tout premiers contacts entre les peuples autochtones et les Européens, en passant par les poètes autochtones et des expériences culturelles immersives.

Le siège social de la Fiducie nationale est situé sur le territoire ancestral de la nation algonquine anichinabée. Ce territoire a été utilisé traditionnellement par plusieurs peuples autochtones et il abrite aujourd’hui les Premières Nations, les Métis et les Inuits.  La Fiducie nationale exerce ses activités sur les territoires de nombreux peuples autochtones partout sur cette terre maintenant appelée le Canada. Dans cet article, nous étudions les contributions passées et actuelles de certains de ces peuples autochtones. Si vous souhaitez savoir sur quel territoire ancestral vous vivez, vous pouvez le découvrir grâce au site Web Native Land Digital.

 

Centre d’interprétation des Béothuks, Boyd’s Cove, Terre-Neuve-et-Labrador

La sculpture The Spirit of the Beothuk du réputé artiste terre-neuvien Gerald Squires représente Shanawdithit, qui aurait été la dernière des Béothuks. Photo utilisée avec la permission des Provincial Historic Sites

Il y a 300 ans, sur le site actuel du Centre d’interprétation des Béothuks se trouvait un village béothuk. Aujourd’hui, les expositions et les artéfacts du Centre d’interprétation des Béothuks permettent d’apprécier cette culture unique désormais disparue.

Les Béothuks étaient un peuple autochtone qui vivait sur l’île de Terre-Neuve dans le Canada atlantique. La culture des Béothuks remonte au 16siècle environ de notre ère et est la plus récente manifestation culturelle des premiers peuples qui ont migré du Labrador à la région actuelle de Terre-Neuve il y a près de deux mille ans. En fait, l’explorateur norvégien Leif Erikson aurait rencontré les ancêtres des Béothuks, connus comme les Dorsétiens. La rencontre des colons européens s’est soldée habituellement par un résultat négatif pour les Autochtones, à quelques exceptions près, comme le groupe de John Guy, qui a partagé un repas et échangé des cadeaux avec des Béothuks le 6 novembre 1612. La perte des ressources alimentaires en raison de la concurrence avec les Européens, les maladies infectieuses et les affrontements violents avec les trappeurs et les colons ont entraîné la disparition de la culture des Béothuks, bien que des histoires orales racontent que les Béothuks se sont unis avec d’autres peuples autochtones tandis qu’ils se déplaçaient vers l’intérieur des terres.

Le Centre d’interprétation des Béothuks rend hommage à cette culture disparue avec un sentier pédestre qui mène à l’ancien village des Béothuks, où les fosses de maison semi-souterraine restent les seules preuves visibles du peuple béothuk qui y vivait autrefois. Aux abords du sentier se trouve une sculpture d’un artiste terre-neuvien renommé représentant Shanawdithit, qui serait la dernière des Béothuks et qui serait morte de la tuberculose en 1829. Les dessins de celle-ci montrent les interactions avec les colons européens et ont joué un rôle crucial dans la compréhension actuelle de la culture et du peuple béothuks.

Les visiteurs peuvent se joindre à un guide pour une présentation du site, ou explorer à leur propre rythme, et ensuite découvrir le site archéologique, y pique-niquer et parcourir le sentier boisé. De plus, ils sont invités à rendre hommage à la mémoire du peuple béothuk et à laisser une offrande au jardin de l’Esprit. Une sélection d’offrandes naturelles est offerte au Centre d’interprétation.

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Lieu historique national Chiefswood, Ohsweken, Ontario

Photo utilisée avec la permission du Lieu historique national Chiefswood

Le Lieu historique national Chiefswood a été construit par George Henry Martin Johnson, un chef héréditaire de la Confédération de Haudenosaunis et un interprète pour les églises et le gouvernement, pour son épouse anglaise Emily Susanna (Howells) Johnson. Leur union interraciale s’est faite malgré l’opposition de leurs familles respectives et le révérend Elliot, le beau-frère d’Emily, avait même refusé de célébrer leur mariage. Décidé à se marier, le couple avait trouvé un autre prêtre qui était prêt à sceller leur union. En 1853, la même année de leur mariage, George a commencé à construire la maison avec du bois de noyer provenant d’arbres sur leur terre. On raconte qu’il a fallu trois tonnes de clous pour terminer la construction de Chiefswood.

Emily et George ont appris à leurs quatre enfants, Henry, Helen, Allen et Emily Pauline, à célébrer leur double patrimoine mohawk et anglais. Emily Pauline, aussi appelée Tekahionwake, était fascinée par l’environnement naturel du domaine Chiefswood et a canalisé son inspiration dans la poésie dès l’âge de 10 ans, faisant sa première apparition en public en 1892. Elle est connue comme l’une des artistes les plus marquantes de la fin du 19siècle en Amérique du Nord et ses œuvres jouissent d’une grande reconnaissance depuis la fin du 20siècle.

Emily Pauline Johnson, vers 1885-1895. Bibliothèque et Archives Canada.

Des travaux de restauration ont été effectués au domaine Chiefswood afin de montrer ce à quoi la maison aurait ressemblé lorsque les Johnson y habitaient. Des reproductions du papier peint de William Morris ont été collées sur les murs, la cuisine d’été a été reconstruite en se basant sur des photos d’époque et des fouilles archéologiques ont mis au jour les anciennes fondations de la cuisine d’été. Les collections regroupent des objets ayant appartenu à la famille, dont des effets personnels d’Emily Pauline, des livres, des lettres, les mémoires de Helen, la sœur d’Emily Pauline, et bien d’autres objets.

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Centre culturel Woodland, Brantford, Ontario

Photo utilisée avec la permission du Centre culturel Woodland

Le Centre culturel Woodland est l’un des plus grands établissements culturels au Canada à être géré et administré par les Premières Nations, lui qui compte plus de 50 000 artéfacts dans la collection de son musée. Aménagé dans l’ancien pensionnat du Mohawk Institute, le Centre culturel Woodland se donne pour mandat de préserver, de promouvoir et de renforcer les langues, la culture, l’art et l’histoire autochtones, en faisant revivre l’histoire du peuple Hodinohsho:ni des forêts de l’Est.

Le Mohawk Institute, qui a ouvert ses portes à Brantford en 1828, faisait partie du système des pensionnats autochtones, un réseau de pensionnats créé afin d’isoler les enfants autochtones de leur famille, leur culture, leur langue et leur religion pour mieux les assimiler dans la société euro-canadienne.  Le Mohawk Institute a été relocalisé, détruit par les flammes et reconstruit plusieurs fois jusqu’à sa fermeture en 1970. Des membres de la famille Johnson de Chiefswood étaient inscrits au Mohawk Institute. Ce chapitre moins glorieux de l’histoire du Canada est souligné tous les ans le 30 septembre dans le cadre de la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation, appelée aussi la Journée du chandail orange. Sur son site Web, le Centre national pour la vérité et la réconciliation rend hommage aux élèves qui sont morts au Mohawk Institute :

https://nctr.ca/residential-schools/ontario/mohawk-institute-mechanics-institute/

Depuis 1972, le Centre culturel Woodland s’est réapproprié le site du Mohawk Institute, qu’il utilise pour éduquer le public et préserver la culture autochtone par le biais d’expositions, d’événements et de programmation pour les écoles. Il est possible de s’inscrire aux visites guidées, aux ateliers et aux programmes sur son site Web.

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Métis Crossing, Smoky Lake, Alberta

Photo utilisée avec la permission de Jasmin Instagram @lemons.for.days.

Métis Crossing célèbre la culture, les traditions et l’histoire des Métis, un peuple et une culture autochtones nés de l’union de femmes des Premières Nations avec des commerçants de fourrure européens (principalement français, écossais et anglais). Les Métis ont joué un rôle essentiel dans la traite de fourrures et ont servi de guides, d’interprètes et de négociateurs pour la Compagnie de la Baie d’Hudson ainsi que la Compagnie du Nord-Ouest, eux qui avaient un savoir-faire incomparable pour la chasse. La Nation métisse a prospéré le long des routes de la traite de fourrures et aujourd’hui, on compte plus de 600 000 Métis au Canada.

Photo utilisée avec la permission de Jasmin Instagram @lemons.for.days.

La culture et les traditions uniques des Métis sont célébrées à Métis Crossing par l’intermédiaire de programmes et d’expériences. Des expériences phares comme les promenades en nature qui explorent le rôle des plantes indigènes dans l’histoire des Métis ainsi que les usages contemporains, ou comme les activités d’observation de la faune qui expliquent les liens qu’entretiennent les Métis avec la nature et l’importance du bison, ou encore comme les excursions en canot qui retracent les routes des fourrures sur la rivière Saskatchewan et invitent les participants à s’immerger complètement dans les traditions des Métis. Il ne faudrait pas oublier non plus les expositions comme Buffalo Hunt Camp, qui font découvrir la chasse au bison par les Métis, les campements de trappeurs, les maisons historiques, les arts décoratifs et plus encore.

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Centre d’interprétation régional de Duck Lake, Duck Lake, Saskatchewan

Photo utilisée avec la permission du Centre d’interprétation régional de Duck Lake

Le Centre d’interprétation régional de Duck Lake fait découvrir aux visiteurs ce qu’était la vie dans une société pionnière de 1870 à 1905. Le village de Duck Lake a été fondé par des Métis de langue française dans les années 1860 et 1870, et il a joué un rôle important dans le commerce des fourrures. Le Centre d’interprétation témoigne des difficultés auxquelles ont dû faire face les colons, ainsi que des répercussions de la quasi-extinction des bisons sur les Autochtones de Willow Cree et les Métis de la région. De plus, les expositions rassemblent des artéfacts de la résistance du Nord-Ouest en 1885, un conflit opposant les guerriers métis, dirigés par Louis Riel, et le gouvernement du Canada, un moment important de l’histoire des Métis. Enfin, la tour de 24 mètres du musée présente des œuvres d’art et des artéfacts mettant à l’honneur les gens de la région, et ceux qui choisissent de monter jusqu’au sommet sont récompensés par des vues imprenables sur la campagne.

Apprenez-en davantage sur les pionniers et le commerce des fourrures de Duck Lake, ainsi que sur les cultures et les traditions des colons grâce aux visites guidées, aux expositions et aux programmes éducatifs. Pour plus d’information, consultez le site Web du Centre d’interprétation.

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