Découvrez certaines des structures les plus anciennes au Canada avec les Lieux Passeport
Pendant des milliers d’années, les Autochtones étaient chez eux sur le territoire qu’on appelle aujourd’hui Canada. Puis, au 16e siècle, des explorateurs britanniques et français sont arrivés. Bon nombre des premières constructions des uns et des autres ont disparu avec le temps, mais il reste des lieux historiques et des sites archéologiques révélateurs du passé. Que ce soit par exemple une structure de pierre ou un bâtiment en bois, certains de ces endroits sont reconnus comme les plus anciens au Canada ou dans une province. S’y rendre, c’est faire un retour dans le temps et découvrir un aperçu de ce qu’était la vie de nos prédécesseurs.
Plantation de Cupids Cove, Cupids (Terre-Neuve-et-Labrador)
(Site Web disponible en anglais seulement)

Des excavations se poursuivent à Cupids Cove. Les visiteurs peuvent observer les archéologues qui s’emploient à enrichir les connaissances sur la colonie de John Guy. Photo: Lieux historiques provinciaux – Terre-Neuve-et-Labrador.
Le lieu-dit Cupids Cove est le site du premier établissement anglais au Canada, fondé en août 1610 par le marchand John Guy, venu de Bristol. Les colons ont défriché la terre, pratiqué la pêche et tenté d’établir un commerce avec les Béothuks. De fait, la rencontre de Guy avec les Béothuks, en 1613, est une des rares interactions positives entre le groupe autochtone et les colons européens. Cupids Cove est aussi devenu en 1613 le lieu de la première scierie et de la première brasserie au Canada, et c’est peut-être ici que le premier enfant anglais né au Canada a vu le jour. C’est à partir de la localité de Cupids que la colonisation s’est répandue dans d’autres secteurs de la baie de la Conception, jusqu’à ce qui est aujourd’hui la ville de Harbour Grace.

Carte de Terre-Neuve de John Mason, 1625. Cupids Cove y est appelé Cuperts Cove. Gracieuseté du Centre for Newfoundland Studies, Bibliothèques de l’Université Memorial.
Le site archéologique de Cupids a été mis au jour en 1995. Depuis, on y a découvert quatre structures du début du 17e siècle, ainsi que des sections de l’enceinte qui entourait la colonie et des milliers d’artéfacts. Les visiteurs de la plantation de Cupids Cove peuvent explorer une exposition ou faire une visite guidée, et ainsi se renseigner sur John Guy et sa colonie. Ensuite, ils peuvent se rendre sur le site archéologique où l’histoire se révèle graduellement.
Auberge Sinclair – Annapolis Royal (Nouvelle-Écosse)
(Site Web disponible en anglais seulement)

Photo: Musée de l’auberge Sinclair
L’auberge Sinclair est une des plus anciennes structures en bois au Canada. Elle est peut-être aussi la seule structure d’avant l’expulsion des Acadiens qui subsiste à Annapolis Royal. C’est le tavernier Frederick Sinclair qui a fondé l’auberge, dans les années 1780, combinant à cette fin deux bâtiments construits vers 1708-1710. L’auberge a été exploitée comme telle pendant plus de 150 ans. Le bâtiment conserve une bonne part de ses caractéristiques d’origine – y compris ses murs faits de colombage bousillé (selon une technique vieille de 6000 ans, où un colombage est « bousillé » de matière gluante qui peut être une combinaison de terre, d’argile, de sable, de fumier et de paille).
En plus d’être une des plus anciennes structures de bois au Canada, l’auberge Sinclair contient des peintures maçonniques datant de 175 ans. Elles ont été découvertes dans les années 2010 sous des couches de tapisserie.

Murs peints de l’auberge Sinclair. Photo: Auberge Sinclair.
Aujourd’hui, le bâtiment est un admirable exemple de restauration, révélant la construction d’origine, les matériaux et l’évolution du lieu. Il est exploité comme musée par la Société du patrimoine d’Annapolis. Après l’auberge Sinclair, les visiteurs peuvent découvrir le reste du district patrimonial d’Annapolis Royal et son histoire acadienne.
Chapelle Royale de S.M. des Mohawks, Brantford, ON
(Site Web disponible en anglais seulement)
L’une des trois seules Chapelles Royales au Canada et la plus ancienne église encore existante en Ontario, la Chapelle Royale de S.M. des Mohawks raconte l’histoire des Six Nations, du Traité de Haldimand et possède même un lien avec la Révolution américaine.
Construite en 1785 par la Couronne britannique, la chapelle des Mohawks a été donnée au peuple mohawk, dirigé par Joseph Brant, en reconnaissance de leur soutien pendant la Révolution américaine. Les Mohawks avaient choisi d’appuyer la Couronne britannique dans l’espoir que celle-ci réagirait aux problèmes d’empiètement des terres par les colons européens. Après la guerre, les Mohawks ont quitté leur terre natale pour s’installer dans le Haut-Canada, sur des terres qui leur avaient été réservées en compensation de leur perte dans la vallée des Mohawks.

Le prince Arthur avec les chefs des Six Nations à la chapelle des Mohawks en 1869.
Désignée chapelle royale en 1904, la chapelle est ornée d’une série de huit vitraux illustrant l’histoire des Six Nations et leur rôle dans l’histoire du Canada. Sur le site, un cimetière abrite les sépultures de plusieurs membres importants des Six Nations, dont Joseph Brant et son fils John Brant.
Les visiteurs peuvent faire une visite guidée de la chapelle pour en apprendre davantage sur son histoire et celle des Six Nations, ou l’explorer à leur propre rythme.
Maison Hurtubise, Westmount (Québec)

Photo: Colocho, 2008. CC BY_SA 3.0
La maison Hurtubise a été construite en 1739 pour Jean Hurtubise. Elle est le plus ancien immeuble à Westmount, et elle a été occupée par six générations de la famille Hurtubise jusqu’à la mort en 1955 du dernier propriétaire de la lignée, Léopold Hurtubise. Elle a ensuite été vendue à des membres de la célèbre famille Molson, qui l’ont sauvée de la démolition. Le groupe formera l’organisme Héritage canadien du Québec, aujourd’hui chargé de gérer et protéger l’immeuble.

Photo prise par Léopold Hurtubise. Son frère Flavien et Suzette, enfant de la famille, posent devant la galerie. Date inconnue.
Veuillez noter que la maison Hurtubise peut seulement être visitée sur rendez-vous. Pour plus d’information, voir le site Web.
Caves à vin Newman, St. John’s (Terre-Neuve)
(Site Web disponible en anglais seulement)

Photo: Lieux historiques provinciaux – Terre-Neuve-et-Labrador
Derrière la façade d’un immeuble par ailleurs anonyme au centre-ville de St. John’s se trouvent deux énormes caves à vin de brique et de pierre, remplies de barils de porto.
Vous vous demandez peut-être pourquoi du porto, fait et vieilli dans la vallée du Douro au Portugal, a abouti à St. John’s, à Terre-Neuve-et-Labrador. Selon la légende, en 1679, un navire chargé de porto parti à destination de Londres a dévié de sa route et accosté à St. John’s, où l’équipage a dû passer l’hiver. Le porto a été entreposé dans des caves dans les collines Southside Hills. Quand le navire et sa cargaison sont finalement parvenus en Angleterre, le vin s’est révélé plus savoureux. Il avait acquis un moelleux et un arôme inédits. La compagnie Newman a dès lors décidé de vieillir son porto à Terre-Neuve.

Photo non datée. Gracieuseté de l’Université Memorial.
Le bâtiment date de la fin des années 1700, début des 1800, de sorte que les caves à vin Newman sont une des plus anciennes structures de St. John’s. Aujourd’hui, on y raconte l’histoire du lien entre Terre-Neuve et le Portugal qui, lui, date de plus de 300 ans. Les visiteurs peuvent visiter les lieux en compagnie d’un guide-interprète, apprendre qui était la famille Newman et quel était son commerce, explorer l’historique des caves à voûte et même tenter d’ériger une voûte eux-mêmes. S’ils ont 19 ans, ils peuvent aussi savourer un petit verre du célèbre porto Newman.
Musée Bytown, Ottawa (Ontario)

Photo: Musée Bytown.
Le Musée Bytown se trouve dans le plus vieil édifice de pierre d’Ottawa, appelé le Commissariat. Construit en 1827, l’immeuble abritait les bureaux des responsables du commissariat, des logements et un important dépôt de pour l’approvisionnement de chantiers le long du canal Rideau. Le canal est un site du patrimoine mondial de l’UNESCO. Le musée a été fondé en 1917 par la Women’s Canadian Historical Society of Ottawa. Il a déménagé dans le Commissariat en 1951.

Image: Bibliothèque et Archives Canada.
Cette peinture de 1839, œuvre d’Henry Francis, représente le Commissariat (aujourd’hui Musée Bytown) à l’entrée canal Rideau. Les édifices du Parlement du Canada seront construits sur la colline à droite.
Aujourd’hui, le Musée Bytown montre des artéfacts et des expositions détaillant l’évolution de la capitale du Canada et de sa population. Les visiteurs ont tout loisir d’explorer l’histoire d’Ottawa, d’admirer des vues imprenables du canal et ses environs et de vivre des activités spéciales au musée.
Maison-musée et jardins de la pointe Ellice, Victoria (Colombie-Britannique)
(Site Web disponible en anglais seulement)

Photo: Maison-musée et jardins de la pointe Ellice.
En 1852, un agent de la Compagnie de la Baie d’Hudson, John Work a acquis le terrain de la maison de la pointe Ellice. Peu après, il en a fait don à sa fille, Catherine, et son mari, George Wentworth Wallace. Ceux-ci y ont construit la maison en 1861-1862 – ce qui en fait une des plus anciennes demeures de Victoria. Des difficultés ultérieures mèneront à la vente de la maison. En 1867, le fonctionnaire colonial Peter O’Reilly achète la propriété. Il laissera une marque durable sur son histoire, lui qui par ailleurs jouera un rôle important dans l’imposition de lois coloniales qui déplaceront des communautés autochtones. La maison de la pointe Ellice se trouve sur des territoires non cédés des peuples Songhees et xʷsepsəm (Esquimalt), qui en sont aujourd’hui encore les gardiens.

Photo: Maison-musée et jardins de la pointe Ellice.
Les visiteurs de la pointe Ellice peuvent profiter de visites autoguidées de la maison et des jardins, d’activités spéciales et d’expositions alternantes. En outre, le lieu est particulièrement propice à la découverte des cultures qui ont façonné la région, et en particulier de l’importante contribution des communautés des Premières Nations et des Métis.
Musée de la vieille église en rondins, Whitehorse (Yukon)
(Site Web disponible en anglais seulement)

Photo: Musée de la vieille église en rondins.
Whitehorse était encore une ville pionnière quand la vieille église en rondins a été construite, en 1900, par le révérend Richard Brown. Elle est un des plus anciens bâtiments au Yukon. Son 125e anniversaire sera célébré cette année, soulignant son importance pour l’histoire et pour la communauté. Au fil des ans, elle a rempli une variété de fonctions pour la communauté, y compris comme lieu de culte pour le personnel militaire pendant la construction de la route de l’Alaska, dans les années 1940. Aujourd’hui, la vieille église en rondins est un musée où découvrir les récits de pêcheurs de baleines, d’explorateurs et des Premières Nations du Yukon. Ses collections comprennent des articles des Inuvialuits de l’île Herschel, des photos historiques et bien plus encore.

Photo: Musée de la vieille église en rondins.
Centre d’interprétation des Béothuks, Boyd’s Cove, T.-N.-L.
(Site Web disponible en anglais seulement)
Le Centre d’interprétation des Béothuks raconte l’histoire du peuple béothuk, un peuple autochtone de Terre-Neuve aujourd’hui disparu. Le site archéologique adjacent, découvert pour la première fois dans les années 1980, a révélé des artefacts tels que des hameçons retravaillés, des pointes de flèches en pierre et des sculptures en os. Il comprend également les vestiges d’un village béothuk vieux de 300 ans, avec des fosses de maisons encore visibles aujourd’hui pour les visiteurs. Ce site est aussi le premier à établir un lien entre les Béothuks et leurs ancêtres d’avant le contact européen, le peuple de Little Passage, grâce à des similarités dans leur technologie. Le site archéologique témoigne d’une époque paisible, et une grande partie a été préservée intacte pour permettre aux futures générations d’archéologues de poursuivre les recherches à mesure que de nouvelles techniques se développent.
Les visiteurs peuvent se joindre à un guide-interprète pour une visite guidée du site ou l’explorer à leur propre rythme. En empruntant le sentier boisé qui mène au site archéologique, ils peuvent imaginer à quoi pouvait ressembler la vie en ces lieux il y a 300 ans. Le site comprend également un Jardin des Esprits, situé à quelques pas du centre d’interprétation, dédié à la mémoire des Béothuks. Les visiteurs sont invités à y laisser un souvenir fabriqué à partir des matériaux disponibles sur place.
Ces structures parmi les plus anciennes du Canada font partie de notre programme de Lieux passeport, un avantage d’adhésion à la Fiducie nationale du Canada qui permet aux membres d’accéder gratuitement à ces magnifiques endroits, ainsi qu’à plus de 1 000 destinations historiques d’autres National Trust à l’étranger. Devenez membre dès aujourd’hui!