Bienvenue, Lorisa!

Nous sommes enchantés de présenter Lorisa Williams, d’Abbotsford (Colombie-Britannique). Elle est stagiaire (virtuelle) de la Fiducie nationale du Canada et du Cercle du patrimoine autochtone (CPA), spécialiste des lieux du patrimoine autochtone. Parmi ses projets principaux, elle travaille à un bulletin de l’état des lieux historiques tenant compte à la fois des lieux historiques « conventionnels » et des lieux revêtant une importance particulière pour les Autochtones, et à une liste des lieux autochtones menacés. Ces initiatives lui permettront d’acquérir une expérience hors pair, comparant et distinguant les façons autochtone et occidentale d’aborder la désignation, la protection, la présentation et la mise en valeur du patrimoine bâti et des lieux historiques. 

 

Bienvenue, Lorisa! Qu’est-ce qui vous a inspirée à entreprendre ce stage sur le patrimoine autochtone auprès de la Fiducie et du CPA? 

En tant que femme Peló’lhxw/européenne, j’ai vécu des expériences uniques qui ont enrichi ma vie et m’ont inspirée à aider les communautés autochtones à préserver, partager et explorer leur patrimoine. Ce stage m’offre des possibilités de mieux connaître des communautés autochtones partout au pays, et me donne le temps et la latitude d’utiliser mes compétences et mes acquis. J’ai étudié à l’Université de la vallée du Fraser, obtenant un baccalauréat en histoire et en études autochtones en 2021. Par ailleurs, j’ai travaillé comme adjointe à la recherche dans des projets pour des communautés autochtones locales, et je suis gestionnaire des collections et conservatrice pour l’organisme Heritage Abbotsford Society. 

Parlez-nous de vos expériences et de vos projets dont vous tirerez parti dans votre travail. 

J’ai travaillé comme étudiante à de nombreux projets de recherche sur l’histoire des Stó:lō. J’ai ainsi acquis les compétences nécessaires pour en faire autant pour la Fiducie et le CPA. J’ai aussi travaillé avec des communautés autochtones locales en organisant une exposition pour la Heritage Abbotsford Society, ce qui m’a permis de développer encore mes compétences et d’explorer mes passions. 

 

Vous avez été dans l’œil de la tempête, en Colombie-Britannique, avec des phénomènes météorologiques extrêmes cette année. Qu’est-ce que vous en retenez? 

Les inondations que nous avons connues en novembre a ouvert les yeux de bien des gens dans la vallée du Fraser. 

Je vis et je travaille dans la vallée du Fraser. Pour moi, mes amis et ma famille, c’est S’ólh Téméxw (notre terre). C’est le territoire traditionnel, ancestral et non cédé du peuple Stó:lō. Les Stó:lō vivent dans S’ólh Téméxw depuis aussi longtemps qu’on puisse se rappeler. Je suis Peló’lhxw par mon père, et de descendance mixte européenne par ma mère, mais les inondations ne font pas de distinction : qui que vous soyez et d’où que vous veniez, nous sommes tous touchés. 

Malgré tous les dégâts, les inondations ont suscité un intérêt renouvelé pour l’histoire de Semá:th Xó:tsa (lac Sumas) et son territoire. Les Stó:lō vivaient sur le territoire de Semá:th Xó:tsa, et sur le lac lui-même. Le lac était source de nourriture, avec des milliers d’espèces de poissons, d’oiseaux aquatiques et de plantes. Il faisait partie intégrante du réseau de transport sur l’eau qu’utilisaient tous les Stó : lō. Il était un élément vivant du patrimoine culturel des Stó:lō. Semá:th Xó:tsa triplait son étendue lors de la crue printanière, passant de 10 000 acres à 30 000. Les colons qui se sont établis dans les environs s’accommodaient mal de la crue, ce qui a mené à de multiples mesures visant à contrôler le lac, jusqu’à l’assécher complètement. Aujourd’hui encore, la station de pompage Barrowtown continue d’extraire de l’eau du lit du lac. 

Les récentes inondations ont entraîné le retour temporaire de ce lac qui était le nôtre pendant plus de 10 000 ans. Nous avons brièvement découvert l’allure que devait avoir S’ólh Téméxw avant sa disparition. J’espère que mon travail à la Fiducie et au CPA mènera à une meilleure connaissance de tels récits et à de nouveaux moyens d’honorer la terre et les Autochtones qui y vivent.