la zone du lot 500

Crédit photo : Stuart Lazear  

La zone du lot 500, qui s’étend de la rue Euston jusqu’au front de mer de Charlottetown, forme le centre historique de la capitale de l’Île-du-Prince-Édouard. Le quartier abrite certains des bâtiments les plus anciens et les plus importants sur le plan architectural et culturel de la ville — que ce soit des maisons individuelles datant de la fin du 19e siècle et du début du 20e siècle, ou de somptueuses demeures comme la Maison Beaconsfield, ou bien des églises datant d’avant la Confédération, ou bien encore la Province House, le site de la Conférence de Charlottetown de 1864, qui a été désigné lieu historique national. Ces bâtiments emblématiques reflètent les racines coloniales, l’engagement civique et le rôle de longue date de Charlottetown comme centre politique et culturel de la province. 

Désignée « zone protégée du patrimoine » en 1979, la zone du lot 500 a obtenu une reconnaissance nationale en 2005 lorsque la ville a reçu le Prix du prince de Galles pour son engagement à préserver le patrimoine depuis plusieurs décennies. En 2013, les mesures de protection ont été étendues et le plan officiel de la ville à l’époque indiquait de toute démolition dans le quartier ne serait en principe « pas autorisée ».  

Néanmoins, en 2018, les mesures de protection pour la zone du lot 500 ont été affaiblies de manière considérable. La ville ne reconnaît plus officiellement la zone du lot 500 comme une « zone protégée du patrimoine » ou comme un regroupement de « ressources patrimoniales désignées ».  En 2024 seulement, on a démoli ou approuvé la démolition de six édifices de la zone, qui étaient autrefois protégés par l’ancien règlement municipal. 

Un grand nombre des bâtiments du quartier patrimonial de Charlottetown appartiennent maintenant à de grandes sociétés immobilières et de gestion immobilière, parmi lesquelles plusieurs ont laissé les édifices historiques tomber en décrépitude — car elles sous-estiment leur valeur patrimoniale — afin de réaliser des projets de réaménagement qui prévoient des ensembles dhabitations collectives à plus forte densité. Ces projets ne prennent souvent pas en compte la manière dont les zones patrimoniales, comme la zone du lot 500, peuvent être adaptées afin de créer des solutions de logement plus abordables et plus durables. Beaucoup des maisons historiques du quartier se prêtent bien à une transformation en immeubles à logements multiples ou en logements secondaires. De même, les terrains pourraient se prêter à des projets réfléchis daménagement de lespace inutilisé, qui augmenteraient la densité tout en conservant le caractère du secteur. Quant aux plus grands édifices patrimoniaux, ils pourraient être modifiés en immeubles à usage mixte (commercial et résidentiel) tout en préservant la structure et le dynamisme du quartier. Avec des adaptations bien pensées, ces bâtiments pourraient répondre aux besoins de la communauté sans sacrifier les matériaux de haute qualité et le savoir-faire qui les rendent irremplaçables. 

Sans des mesures de protection plus strictes s’appliquant à toute la zone, les efforts de préservation se limiteront à des combats séparés pour un bâtiment à la fois, une approche ayant peu de chances de prévenir la perte d’autres biens du patrimoine. 

Lieu : Charlottetown, I.-P.-É.

Palmarès des 10 sites les plus menacés : 2025

Situation actuelle : Menacé

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